Du 6 au 11 septembre, les marchands, spécialistes d’ art premier africain (ou d’art tribal) sont venus à la rencontre des amateurs et collectionneurs à Paris. C’est un rituel qui est désormais bien établi et l’art Africain était au cœur de cette édition 2022.
L’ art premier africain à l’honneur pour cette édition 2022
Depuis vingt ans, le quartier de Saint-Germain-des-Prés accueille, à l’approche de l’automne le « Parcours des mondes », l’un des salons les plus importants dédiés à l’archéologie et aux arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.Cette année, ce sont 47 galeries internationales qui participaient à cette rencontre très attendue. Cette édition était très portée par l’Afrique, dans une moindre mesure l’Océanie et plus rarement les Amériques. Les galeristes et antiquaires ont mis en avant des expositions thématiques comme « Les Masques Sowei de Sierra Leone » à la galerie Abla & Alain Lecomte, « Le royaume Kuba du Congo » à la galerie bruxelloise Jo De Buck ou encore un accrochage mêlant art ancien et art contemporain sur le thème du singe Baoulé à la galerie Lucas Ratton.Une tendance qui s’affirme au fil du parcours.La galerie Vallois qui expose depuis longtemps des artistes africains plutôt contemporains, en particulier Béninois, présentait cette année une réunion exceptionnelle d’œuvres de l’artiste et designer togolais Kossi Aguessy (1977-2017) intitulée « Chroniques de la vie quotidienne au Bénin ».
L’Art premier africain en raisonance avec l’art brut de Basquiat
Le clou de cette édition était sans conteste l’exceptionnelle confrontation entre Jean-Michel Basquiat et l’Univers Kongo, proposée par la Galerie Gravida. En association avec le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren en Belgique et en partenariat avec les galeries Bernard Dulon, Enrico Navarra, ainsi le que Parcours des mondes, elle présentait une exposition inédite.On pouvait y admirer des sculptures Nkonde originaires d’une région qui correspond aux actuelles République démocratique du Congo, République du Congo et Angola, prêtées par le musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren en Belgique, quelques dessins issus de collections privées, et quelques oeuvres issues de prêts particuliers.Le but de cette raisonance étant de toucher le public en illustrant la puissance et l’énergie qui émanent des fétiches du Kongo et l’influence de la magie africaine dans l’œuvre graphique du jeune Basquiat (1960-1988), afro-américain d’origine haïtienne.
L’art premier africain collectionné dans le monde entier
A l’instar de Sam Singer, président d’honneur de cette édition des Parcours et grand collectionneur d’arts premiers, (venu de Californie), certains antiquaires arrivaient des États-Unis ou d’Australie ! Sam Singer est le fondateur de l’agence de communication d’entreprise Singer Associates Public Relations à San Francisco qui jouit d’une réputation internationale. Il a suivi presque toutes les éditions de Parcours des mondes.Sa passion pour les arts premiers remonte à son enfance. « Ma mère m’a rapporté quand j’étais petit une petite statue en bois du Bénin, certainement une statue Vodou, ornée de plumes bleues et une petite fente. J’étais fasciné par cet objet et depuis cela ne m’a pas quitté », m’explique-t-il dans l’interview exclusive qu’il m’a accordée.L’exposition « Raisonance » est visible jusqu’au 19 novembre à la Galerie Gradiva 9, quai voltaire 75007 Paris.CR photo Olivier Thibaud.