Siro, de son vrai nom Aba Sylvain Decavailles, est bien connu dans le milieu du showbiz en Côte d’Ivoire. Avec son alter ego Yodé, il forme l’un des plus célèbres duos de cette musique née dans les années 1990 au campus universitaire de Yopougon, une commune de la capitale Abidjan. Malgré leurs chansons engagées contre le pouvoir, Siro assure qu’ils ne sont pas proches de l’opposition ivoirienne.
Siro : « Nous ne faisons pas de zouglou de salon ! »
Yodé et Siro viennent de faire sortir une chanson en soutien aux soldats ivoiriens détenus au Mali. Ces deux chanteurs originaires de la Côte d’Ivoire appellent à la libération des militaires. « Jamais la patrie ne va vous abandonner. Notre diplomatie fera tout et tout mais pas au détriment de votre mission qui est de protéger les populations. Nous savons que jamais, vous serez heureux de voir des troubles dans votre pays à cause de vous parce que vous êtes des commandos. Ce sont les rivières voisines qui s’échangent les poissons. Ivoiriens et Maliens ne sont pas que des voisins, mais issus de deux pays frères. En un Ivoirien, il y a un Malien, en un Malien, un Ivoirien(…) », peut-on entendre dans la chanson baptisée « Les 49 ».
Les zougloumen indiquent également qu’ils font confiance au président ivoirien Alassane Ouattara pour la résolution de cette crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Cette sortie du duo a surpris certains internautes qui étaient habitués à les voir critiquer le pouvoir.
« Nous faisons une musique qui est née dans la contestation, dans le combat. Nous sommes toujours du côté des plus faibles. Nous ne faisons pas de zouglou de salon ! Mais pour autant, nous ne sommes pas proches de l’opposition. Nous pensons par exemple que le rapprochement entre le président Alassane Ouattara et ses deux prédécesseurs, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, fait du bien au pays », a expliqué Siro dans une interview accordée à Jeune Afrique.
Le compagnon de Dally Djédjé Gervais (Yodé) a aussi expliqué qu’ils saluent l’initiative de Ouattara de recevoir ces prédécesseurs. « Tout comme nous saluons l’opposition, car si le pays se porte mieux, c’est aussi grâce à la maturité de cette dernière, qui n’est plus dans la défiance. Le comportement de l’opposition est un gage d’apaisement de l’environnement politique. Quand l’opposition bouillonne, le pays est fragilisé. Notre rêve, c’est la paix. Nous ne pouvons pas aller de guerre en guerre, de crise en crise. Et dans cette optique, la notion de pardon est importante », a confié Siro.