Un nouvel épilogue apparaît dans la libération des militaires ivoiriens détenus au Mali. En effet, après la libération de trois soldates ivoiriennes parmi les 49 détenus, l’espoir d’une libération certaine des 46 autres naissait chez les ivoiriens. Mais hélas!
Mali – Libération des 46 militaires ivoiriens: Assimi GOÏTA dans un chantage honteux
Une nouvelle demande des « Ravisseurs » réapparaît dans les négociations, celle de l’extradition de certains dignitaires de l’ancien régime. Une sorte de monnaie d’échange, de troc comme dans le grand banditisme et dans les prises d’otages.
Nous ne cesserons de dénoncer que dans un Etat de droit constitutionnellement établi et fonctionnel selon les rites de la démocratie, un coup d’État est une conspiration d’un groupe de militaires s’appuyant sur la menace ou le recours à la violence pour prendre le contrôle physique et politique de l’appareil d’Etat.
Les membres du gouvernement précédent sont déposés contre leur volonté. Le groupe responsable du coup d’État commence par occuper rapidement les centres de commande, de décision et d’administration, remplaçant le précédent chef de l’exécutif et les plus hauts fonctionnaires par des personnes de son choix.
La junte militaire dirigée par Assimi GOÏTA a conduit de nombreuses hautes personnalités maliennes en exil
Ils finissent par contrôler l’ensemble de l’appareil d’État. Ces atteintes à l’autorité et à la sûreté de l’Etat avec usage ou tentative d’usage d’armes sont passibles de la réclusion criminelle. La junte militaire au Mali a renversé le gouvernement démocratique constitutionnel, stoppé l’élan de la démocratie, et imposé aux maliens un régime brutal et oppressif.
Il faut noter que les coups d’Etat, ce sont l’un des moyens principaux par lesquels les nouvelles dictatures se mettent en place. Ils peuvent aussi entraîner des guerres civiles et des crises internationales. C’est le cas du Mali qui aujourd’hui est en crise avec lui-même, en crise diplomatique avec les occidentaux et particulièrement avec son voisin ivoirien dans l’arrestation et la détention injustes et illégales de ses soldats en mission pour le contingent Allemand dans le cadre des prérogatives de la MINUSMA.
C’est le lieu de dire, qu’en terme de défense, les coups d’État restent l’un des problèmes majeurs non résolus en Afrique. En effet, la prise brutale du contrôle de l’appareil d’État malien par la junte militaire dirigée par Assimi GOÏTA a conduit de nombreuses hautes personnalités maliennes en exil.
L’extradition pour un motif politique demeure prohibée même pour un oligarque en exil
La Côte d’Ivoire pays d’hospitalité en a accueilli beaucoup dont Karim KEÏTA le fils de l’ancien Président Ibrahim Boubacar KEÏTA (IBK), Tiéman Hubert COULIBALY Ministre de la défense et des affaires étrangères sous IBK. Le paradoxe c’est qu’un pouvoir illégal lance une « Fatwa » dite mandat d’arrêt international contre certains dirigeants de l’ancien régime.
Au nom de quelle légalité constitutionnelle agit-il ? En effet, les 46 militaires ivoiriens encore en détention injuste et illégale, sont en proie d’être servis comme monnaie d’échange avec l’extradition des exilés sus-mentionnés. Un chantage honteux voire odieux de la junte.
Par ailleurs, la junte militaire feint ignorer que le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme interdisent, refusent l’extradition dès lors que son mobile est politique ou lorsqu’elle vise un exilé politique sollicité par l’État qu’il a fui. L’extradition pour un motif politique demeure prohibée même pour un oligarque en exil.
Par Idriss DAGNOGO