La reine d’Angleterre Elizabeth II est décédée à 96 ans le 8 septembre 2022, en sa résidence écossaise de Balmoral. Couronnée en 1952, elle était une légende vivante, y compris en Afrique, continent qu’elle avait découvert dès 1947.
Mort d’Elizabeth II : La reine et les républiques d’Afrique
Elizabeth II aura connu un quart des présidents américains, 10 chefs d’Etats Français, 16 Premiers ministres britanniques et entretenu d’excellentes relations avec des dirigeants africains, notamment ceux du Commonwealth.
Arrivée au pouvoir alors que l’occupant de la Maison-Blanche s’appelait Harry Truman, elle aura vu passer par son palais de Buckingham pas moins du quart de l’ensemble des 44 présidents de l’histoire américaine.
De Gerald Ford, Jimmy Carter, John Fitzgerald Kennedy, en passant par Richard Nixon, Ronald Reagan, Bill Clinton ou encore George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump et aujourd’hui Joe Biden, la Reine d’Angleterre aura connu 14 présidents des Etats-Unis durant sa vie sur terre.
Monarque depuis 1952, Elizabeth II, la souveraine au règne le plus long, a connu dix présidents de la République française, de Vincent Auriol (en 1948) à Emmanuel Macron.
Un règne durant lequel elle n’a eu de cesse de renforcer ses liens avec les républiques africaines du Commonwealth. Le 6 février 1952, c’est lors d’un safari au Kenya qu’Elizabeth II montait sur le trône britannique à la suite de la mort de son père. Elle avait entrepris ce voyage officiel à travers l’Afrique pour le représenter.
Reine proche de l’Afrique
Depuis ce moment-là, la reine est restée attachée à maintenir des liens avec le continent.
Notamment avec le Ghana, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud…
Elle a aussi vecu la montée des régimes d’apartheid en Afrique du Sud et en Rhodésie du Sud, l’actuel Zimbabwe, et l’arrivée au pouvoir de dirigeants indépendantistes décoloniaux comme Robert Mugabe ou Kwame Nkrumah qui a bouleversé l’échiquier du continent.
Ces dirigeants, elle les a tous rencontrés ou connus, souvent à plusieurs reprises, et a entretenu avec certains d’entre eux des relations privilégiées.
Février 1947. Le premier voyage de la princesse Elizabeth la mène en Rhodésie et en Afrique du Sud, sur fond de fortes tensions politiques. George VI apporte un discret soutien au Premier ministre Jan Smuts, un Afrikaner éduqué au Royaume-Uni qui s’efforce d’améliorer les conditions de vie de la majorité noire. Ce dernier perd bientôt les élections face aux partisans de la ségrégation raciale. Elizabeth ne reviendra en Afrique du Sud qu’en 1995, alors que Nelson Mandela en est devenu le président. Une longue abstention qui marque son désaveu – implicite mais clair – de ce que fut l’apartheid.
Février 1952. L’Afrique, encore. C’est au Kenya, où cette passionnée de vidéo filme des éléphants, qu’elle apprend le décès de son père. « Pâle et inquiète », comme l’écrit Sally Bedell Smith, l’une de ses biographes*, elle regagne Londres. « Son couronnement contribuera peut-être à mettre fin aux injustices dont sont victimes les femmes qui aspirent aux plus hautes fonctions », écrit Margaret Thatcher, qui n’est alors qu’une jeune pousse du Parti conservateur. S’ensuivra pour Elizabeth toute une vie consacrée à la fonction royale. La très croyante souveraine, qui priait à genoux tous les soirs devant son lit, considérait sa mission comme un sacerdoce, excluant d’abdiquer un jour au profit de son fils Charles (73 ans aujourd’hui).
Le prince Charles aux commandes du royaume à 73 ans
Sa disparition ouvre la voie à une transition à la tête de la monarchie britannique.
La reine s’est éteinte en paix en Écorce où elle continuait à se sentir à l’aise dans le château de Balmoral. Elle a été rapidement rejointe par l’ensemble de sa famille et de ses proches.
Informée de son état de santé, l’héritier Charles, 73 ans, et son petit-fils William ont fait le déplacement pour être à son chevet.
En effet, Charles se prépare depuis longtemps à la succession. « Le prince de Galles discute régulièrement au téléphone avec le premier ministre et les principaux politiciens du pays à l’occasion de rendez-vous très formels, assurait, au mois de mai 2022, Robert Jobson, spécialiste de la Monarchie britannique et qui connaît bien le futur souverain. Il est donc préparé à la dimension politique de son rôle et il est impliqué. À la différence d’Edward VII, il y a encore cent ans, qui n’avait pas le droit de regarder les documents officiels pendant qu’il se préparait à succéder à sa mère, la reine Victoria», confie le spécialiste.
Elizabeth II d’Angleterre, née le 21 avril 1926, est issue de la famille Windsor. Montée sur le trône le 6 février 1952 et couronnée le 2 juin 1953, elle a succédé à son père, Georges V. Mariée à Philip Mountbatten (décédé en 2021), elle a pour fils aîné le prince Charles. Reine du Royaume-Uni, elle est le plus ancien monarque d’Europe. Elle a fêté ses 70 ans de règne lors d’un jubilé organisé du jeudi 2 au dimanche 5 juin 2022.