Des jihadistes affiliés à l’Etat islamique se sont emparés mardi soir de Talataye, une localité stratégique du nord du Mali à environ 150 km de Gao.
Talataye tombe après de violents combats entre des groupes jihadistes rivaux liés à Al-Qaïda au Mali
Les affrontements ont mis aux prises les combattants de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et un certain nombre d’acteurs encore mal définis. Mais des jihadistes rivaux du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) faisaient partie de leurs adversaires, selon les sources de l’AFP. La nature de la relation entre les combattants du GSIM et des autres adversaires de l’EIGS n’a pu être précisée.
Aucun bilan humain des combats n’était disponible mercredi matin. Les combats de mardi illustrent la volonté d’extension territoriale manifestée récemment par les hommes affiliés à EIGS, qui multiplient les opérations au-delà de la zone déjà sous leur emprise. Le GSIM est très implanté dans les brousses de Talataye. Olivier Dubois, le journaliste français enlevé à Gao en 2021, s’y était rendu en vue d’un entretien avec le commandant du GSIM de Talataye.
Des combattants du groupe pro-gouvernement Mouvement de salut de l’Azawad (MSA) et d’ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui ont combattu l’Etat malien avant de signer un accord de paix en 2015, sont aussi présents dans la zone.
« Les gens de l’EIGS sont arrivés cet après-midi sur des motos, les combats ont duré trois heures », a dit mardi soir à l’AFP un combattant du MSA qui a pris part aux combats avant de se replier et qui a été joint par téléphone satellitaire. Les combattants de l’EIGS « ont pris Talataye » au crépuscule, a-t-il dit.
Un élu local a confirmé à l’AFP que « la mairie de Talataye et la ville » étaient mercredi matin aux mains de l’EIGS. Talataye consiste essentiellement en une agglomération de hameaux où vivent des milliers de personnes. Un responsable sécuritaire à Gao a confirmé des affrontements « entre groupes jihadistes ».