Les soubresauts diplomatiques entre l’Algérie et son voisin, le Maroc, ne sont pas prêts de rentrer dans l’histoire surtout après la position claire affichée par Alger par rapport à la question du Sahara Occidental. Lundi 5 septembre, à l’occasion de la visite de l’émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental Staffan Mistura en Algérie, le pays a appelé à des négociations directes entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario, dont il est le soutien principal. Cette position est aux antipodes de ce que Rabat propose.
Sahara Occidental: L’Algérie prône des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario
Le rapprochement sécuritaire entre Rabat et Israël ainsi que la question du Sahara Occidental ont poussé l’Algérie à rompre en août 2021 ses relations diplomatiques avec le Maroc.
Et ce n’est pas la visite de Staffan Mistura à Alger qui va aider à un prochain réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays.
En effet, alors que le diplomate de l’ONU à proposer à Alger une reprise des tables rondes organisées à Genève en 2019 suivant une résolution de l’ONU et censées réunir le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie pour trouver une solution définitive au problème du Sahara Occidental, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a réfuté cette piste.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré la position de son pays qui privilégie le dialogue direct entre Rabat et le Front Polisario sur la question du Sahara Occidental. Alger juge en fait, la proposition d’une table ronde quadripartite contre-productive.
Deux positions tranchées sur la question du Sahara Occidental
La question du Sahara Occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un territoire « non autonome » par l’ONU, divise profondément les deux voisins (l’Algérie, le Maroc) depuis plusieurs décennies et alimentent ainsi les frictions diplomatiques.
Alors que Rabat envisage une solution » basée sur l’initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du royaume », le Front Polisario soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
Ces désaccords profonds entre Alger et Rabat sur la question du Sahara Occidental, débordent régulièrement hors du cadre bilatéral pour impacter leurs relations avec d’autres pays en fonction de leur position sur cette question.
Ainsi, il y a quelques jours, la présence à Tunis du leader du Front Polisario, Brahim Ghali dans le cadre du sommet TICAD (sommet de coopération Afrique-Japon), a créé une brouille diplomatique entre les deux pays.