‘’ Appréhender l’opinion des organisations de la société civile sur la question du déguerpissement urbain dans le grand Abidjan », tel est l’objectif de l’organisation non gouvernementale JVE Côte d’Ivoire qui a organisé un atelier de réflexion, mardi à Cocody.
L’Ong JVE s’engage pour la cause des personnes déguerpies à Abidjan
Ce sont au total, 14 organisations de la société civile qui ont travaillé autour de 3 thématiques qui sont : Cartographie des zones de déguerpissement et des institutions qui les financent, contexte légal de déguerpissement et les limites sociales de cette loi, et stratégies de plaidoyer pour un meilleur accompagnement des victimes.
Situant le contexte de cet atelier, la directrice exécutive de Jve, Yapo Clarisse Larissa, a évoqué le projet PTUA (Projet de Transport Urbain d’Abidjan) un projet qui ‘’vise, selon le gouvernement ivoirien, à faciliter le déplacement des personnes et des biens dans la capitale ivoirienne qui est Abidjan’’.
Selon ses propos, la mise en œuvre de ce projet a nécessité des déguerpissements de personnes et créé des problèmes de relocalisation.
‘’ C’est le cas des populations des communes d’Abobo, d’Anyama, d’Attécoubé, d’Adjamé et de Port-Bouët qui ont vu leur maison et autres biens détruits pour cause d’utilité publique. Ces projets ont touché plus de 12 000 personnes qui peinent à se faire indemniser et relocaliser aujourd’hui », a-t-elle déploré.
Puis d’ajouter : ‘’ JVE Côte d’Ivoire voudrait avec les ONG luttant pour les problèmes des déguerpis, participer au plaidoyer pour une entière indemnisation et relocalisation des populations impactées…. JVE Côte d’Ivoire souhaite mettre en place un mécanisme de veille et de prévention pour les cas à venir car les accaparements et déguerpissements en milieu urbain sont de plus en plus fréquents ».
Participant à cet atelier de réflexion, Ange David Baimey a expliqué ses attentes au sortir de cette rencontre.
‘’ Nos attentes, c’est de pouvoir faire en sorte qu’au niveau de la société civile, il y ait cette réflexion à ces questionnements parce qu’on ne peut pas prendre des biens à des privés et les donner à d’autres privés dans des conditions qui ne sont pas très éclaircies(…) Nous espérons pouvoir entamer un plaidoyer sur ces questions, parce que ces projets sont mis en œuvre par des institutions internationales comme la Bad, la Banque mondiale. Et ces institutions là devraient pouvoir garantir les droits des communautés, et c’est vers cela que nous voulons les emmener », a-t-il soutenu.