Mal-aimé des Russes, Mikhaïl Gorbatchev est mort le 30 août 2022. Le dernier président de l’Union soviétique s’éteint à l’âge de 91 ans après avoir marqué le cours de l’histoire du monde moderne.
La contribution de Mikhaïl Gorbatchev à la fin de la guerre froide saluée par un prix Nobel de la paix, en 1990
Symbole de la fin de la guerre froide en Occident, « détesté » en Russie, Mikhaïl Gorbatchev annonçait le 25 décembre 1991, sa démission de la présidence de l’URSS.
Le prix Nobel de la paix a connu la difficulté d’entrer dans l’histoire de son vivant, après avoir été, durant sept ans, le dernier secrétaire général de l’Union soviétique. Mikhaïl Gorbatchev a assisté ensuite en spectateur aux grands changements conduits en Russie par ses successeurs.
Durant ces sept ans passés à la tête du Kremlin, il a voulu croire qu’il était possible de transformer le système sans rompre avec lui. Acteur majeur de la perestroïka, il était pourtant vu en Russie comme le responsable du chaos qui a suivi la fin de l’Union soviétique.
Cette désintégration de l’URSS reste dans les mémoires, encore à ce jour. Elle est parfois un traumatisme chez certains Russes. « On lui reproche la perte du statut de la Russie sur la scène internationale, sa puissance dans les années 1990 et tous les espaces post-soviétiques qui ont quitté l’union à partir de 1991, relate l’analyste, qui fait aussi allusion au prix Nobel de la paix reçu par « Gorby » en 1990. En Occident, Gorbatchev était le symbole de la fin de la guerre froide et de l’URSS. Mais ce que les Russes regrettent, c’est la stabilité, la puissance, le rayonnement international et la sécurité économique qui n’a pas perduré. »
Pour les Occidentaux, Mikhaïl Gorbatchev restera l’homme qui a permis la détente, le vrai responsable de la fin du mur de Berlin. Sa contribution à la fin de la guerre froide avait d’ailleurs été saluée d’un prix Nobel de la paix, en 1990.
Tandis que Vladimir Poutine s’installait de plus en plus au pouvoir en Russie, il s’était permis en 2011 de l’appeler à quitter le pouvoir. Et dans son dernier livre, en 2019, « Le futur du monde global », il s’inquiétait de la situation internationale devenue plus dangereuse, avec l’abandon des grands textes organisant le désarmement, ceux qu’il avait négociés.
Le jugement des Russes est sans appel : près de la moitié d’entre eux éprouvent de l’indifférence envers Gorbatchev, 20 % éprouvent du « mépris » et seulement 10 % du « respect » pour l’ancien dirigeant.