Jocelyne Béroard est une icône de la musique zouk. Avec le groupe Kassav’, elle a écrit les plus belles pages de ce genre musical né aux Antilles. Mais en fait, la chanteuse aurait pu ne pas avoir cette belle carrière musicale…
Jocelyne Béroard : « Chez nous, être artiste, c’est vouloir mourir de faim »
Première femme disque d’Or aux Antilles, Jocelyne Béroard a bercé plusieurs générations de sa belle voix. Née le 12 septembre 1954 à Fort-de-France, a été très tôt piquée par le virus de la musique. À 20 ans, Jocelyne Raphaëlle Béroard prend une décision qui irrite son père. En effet, alors qu’elle est engagée dans des études de pharmacie à Caen, la jeune fille plaque tout et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il lui demande même de ne pas rentrer dans son pays.
Dans une interview accordée à Télé-Loisirs, Jocelyne Béroard revient sur cet épisode de sa vie. « Il est déçu et il a peur. Chez nous, être artiste, c’est vouloir mourir de faim. Il voulait que ses enfants aient un métier qui rapporte un salaire convenable. Il était chirurgien-dentiste, il fréquentait la haute société et était donc fier de dire que sa fille faisait des études de pharmacie. Et le lendemain, j’étais aux Beaux-arts. Ce n’est plus du tout pareil ! », a-t-elle déclaré en riant.
À 67 ans, Jocelyne Béroard peut être fière de sa carrière musicale. C’est en 1983 qu’elle intègre officiellement le mythique groupe Kassav’, fondé en 1979 en Guadeloupe par Pierre-Edouard Decimus et Freddy Marshall, rejoints plus tard par Jacob Desvarieux et Georges Decimus.
Sur le plan de sa carrière solo, Jocelyne Béroard sort Siwo (1986), Milans (1991) et Madousinay (2003). Elle fait également des apparitions sur le grand écran. La chanteuse antillaise joue dans des longs métrages, notamment Siméon, Nèg Maron et Le Gang des Antillais.