Quiconque veut faire respecter les textes et statuts du PDCI-RDA ou voudrait sa rénovation et son innovation se met en travers des ambitions présidentielles et des objectifs ubuesques du Président Henri Konan BEDIÉ dans sa quête du pouvoir d’Etat, se verra alors relégué à l’échelle inferieure de la pyramide organisationnelle du parti.
13è congrès du PDCI-RDA: Bédié veut encore tenir en laisse le parti
L’Ex Secrétaire du Parti Alphonse Djédjé MADY et l’Ex Président de la jeunesse KOUADIO Konan Bertin (KKB) en sont des victimes parfaites. En effet, en sa qualité de Secrétaire Général et membre influent du Parti, Djédjé MADY a voulu faire respecter les textes et statuts lors de son 12ème congrès dont le thème était « Le PDCI-RDA face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance ». Mais hélas ! Mal lui en pris. Il s’est vu rétrograder dans les instances du parti pour indiscipline au profit de Maurice Kakou GUIKAHUÉ l’un des thuriféraires et caisse de résonnance du président Henri Konan BEDIÉ. Sa relégation découle de son envie de faire respecter les textes et statuts du Parti. Il déclara sur RFI à cet égard que :
« À la mort du président Félix Houphouët-Boigny, les textes du PDCI ne comportaient pas, dans les conditions d’éligibilité du président du PDCI, la clause d’âge. Celle-ci a été introduite par le président Bédié lui-même, transposant, dans les statuts du PDCI, l’article 35 de la Constitution de la Côte d’Ivoire et fixant, en ce qui concerne l’âge, un minimum de 40 ans et un maximum de 75 ans. Donc, selon les dispositions des statuts, le président Bédié ne peut pas être candidat. On nous dira que les textes peuvent être modifiés. C’est vrai. Mais les textes ne peuvent être modifiés que par le congrès (…) » Eh bien, Bédié qui était frappé par la limite d’âge tel qu’établie par les textes et pour se maintenir à la tête du parti, a usé des méthodes bien connues des dictateurs, qui consistent à changer chaque fois les textes en leur seule faveur.
Le paradoxe est que le PDCI-RDA veut donner des leçons de respect des règlements et statuts au RHDP. Par ailleurs, il faut noter que le dauphin constitutionnel du père de la nation, feu Felix Houphouët BOIGNY a introduit la limite d’âge dans les textes du PDCI-RDA après la mort de son prédécesseur dans le seul but d’écarter les membres fondateurs et influents du parti à la course de la Présidence en l’occurrence Philippe Grégoire YACÉ, Mathieu EKRA, Bernard DADIÉ, Jean Konan BANNY, Antoine Konan KANGA, Léon Konan KOFFI etc. Toutefois, la question reste posée à savoir comment peut-on promouvoir la démocratie au niveau national si l’on n’est pas apte à respecter les textes de son propre parti ? La situation politique au PDCI-RDA devient de plus en plus exécrable à telle enseigne que la majorité des militants et sympathisants se sentent pris au piège et ne savent plus à quel saint se vouer.
Seuls les militants réduits au V Baoulé ne jurent que par l’ethnocentrisme qui caractérise désormais le PDCI-RDA dirigé par le Sphinx de Daoukro qui par ailleurs l’enfonce de jour en jour dans les abîmes de la léthargie au grand dam des sympathisants du nouvel ordre politique d’innovation et de rénovation. La détermination du sphinx de Daoukro et ses partisans à conserver coûte que coûte le fauteuil présidentiel voire soutenir sa candidature à l’élection présidentielle de 2025 ne peut qu’être préjudiciable et marquera la fin de l’unité du parti. Le choix de Tidjane THIAM comme option alternative pourrait-il sauver le PDCI-RDA de la décadence ? Le prochain congrès nous situera.
Par Idriss DAGNOGO