La Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) ont initié ce jeudi 25 août 2022 à Abidjan, une journée de réflexion sur l’assistance judiciaire en Côte d’Ivoire, en vue de sa vulgarisation et d’en faciliter l’accès, rapporte l’AIP (Agence ivoirienne de presse).
Le CNDH et la Fondation Friedrich Naumann en séminaire pour réfléchir sur la question
Pour la présidente du CNDH, Namizata Sangaré, l’accès à la justice pour tous est primordial à la construction d’un Etat de droit. « Toute personne, quels que soient sa nationalité et son âge, son sexe, son niveau de vie, a le droit de faire entendre sa cause et de faire examiner son affaire par un juge indépendant impartial, d’être jugée selon les mêmes règles de droit applicable à tous, de se faire assister ou représenter par le défenseur de son choix », a-t-elle indiqué.
Mme Sangaré a assuré que l’assistance judiciaire est en réalité un droit et non une faveur de l’Etat, qui reste malheureusement encore méconnu du grand public. « C’est pourquoi, le CNDH et la Fondation Friedrich Naumann ont initié ce séminaire pour réfléchir ensemble sur les défis à relever et dégager les pistes de solutions pour faciliter l’accès à un plus grand nombre de personnes », a-t-elle justifié.
Le directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, Dr Jo Holden, a fait remarquer qu’une assistance judiciaire est recommandée, en règle générale. « En dépit de la bonne volonté qui a prévalu à la mise en place de bureaux d’assistances en vue de les rapprocher des justiciables, celles-ci connaissent des difficultés dans sa mise en œuvre », a-t-il déploré.
« Avec les engagements de tous les acteurs, le système judiciaire aura de bons jours devant lui », a-t-il dit. Pour lui, les droits de l’Homme restent le socle primordial de l’épanouissement intégral de la personne humaine et de la dignité. Dr Holden a assuré que la place de sa Fondation est à côté de l’Etat de Côte d’Ivoire et de tous les acteurs pour contribuer à consolider l’Etat de droit et la démocratie.
Le président de l’Association des avocats ivoiriens pour les Droits de l’Homme (AIDH), Me Hervé Gouamené, a rappelé que l’assistance judiciaire est une aide de l’Etat à ceux qui n’ont pas les ressources nécessaires, une aide apportée en vue de garantir le droit à toute personne à un égal accès à la justice. « Nonobstant les efforts déployés par l’Etat pour assurer l’accès à la justice pour tous, la proportion de la population qui a accès à la justice demeure très faible », a-t-il fait remarquer.
Le directeur des affaires civiles et pénales, Klofanhan N’Golo Daniogo, dans une leçon inaugurale portant sur « L’assistance judiciaire en Côte d’Ivoire », a relevé que « c’est une nécessité incontournable parce que les personnes qui sont en situation d’insuffisance de ressources existent et sont nombreuses ».
Il a expliqué qu’au regard de l’article 6 de la Constitution de la République de Côte d’Ivoire, tout le monde a un libre et accès à la justice, celui qui n’a pas les moyens doit être aidé à y accéder en mettant à sa disposition les fonds qui sont nécessaires pour le soutien d’un procès.
« Cela permet à chacun de faire valoir son droit à la justice, de demander réparation quand c’est nécessaire et aussi de se défendre. Lorsqu’on comparait devant une juridiction en tant qu’accusé, si on n’est pas défendu ce n’est pas évident du tout. Parce que le droit c’est une affaire de spécialiste, c’est une affaire de technicien », a conclu M. Daniogo.