Alassane Ouattara n’a pas tenu à libérer Dogbo Blé Bruno. Ce général de l’armée fidèle à Laurent Gbagbo a été arrêté depuis la crise postélectorale de 2010-2011. Alors que le « Woody » de Mama avait mis la libération de l’ex-patron de la Garde républicaine sur la table des échanges le 14 juillet 2022, le président ivoirien ne l’a pas suivi dans sa doléance.
Dogbo Blé, toujours en prison malgré la demande de Gbagbo
Commandant de la Garde républicaine de Côte d’Ivoire, le général Dogbo Blé Bruno et ses hommes ont mené une farouche résistance aux FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) à Abidjan, la capitale économique. Après des jours de rude bataille, celui que l’ancien ambassadeur français qualifiait de brillant officier a été cueilli dans un quartier abidjanais le 15 avril 2011. Cela faisait quatre jours que le pouvoir de Laurent Gbagbo et du FPI (Front populaire ivoirien) était tombé.
Dogbo Blé a été jugé puis condamné à 15 ans de prison par le tribunal militaire d’Abidjan. Il était accusé de complicité dans le meurtre d’Adama Dosso, un colonel-major à la retraite. Le général de brigade ivoirien a connu une autre condamnation judiciaire le 18 février 2016. Jugé cette fois pour le meurtre du général Robert Guei, l’ancien élève de Saint-Cyr écope d’une peine à perpétuité. En 2018, la Cour d’assises de Yopougon lui inflige la peine de 18 ans de prison pour enlèvement et meurtre.
Laurent Gbagbo, revenu en Côte d’Ivoire il y a un an, a demandé à Alassane Ouattara d’accorder la liberté aux militaires qui lui étaient restés fidèles durant la crise postélectorale de 2010. L’ancien président ivoirien pense notamment au général de brigade Dogbo Blé et à Vagba Faussignaux.
Lors du discours d’Alassane Ouattara à la Nation le 6 août 2022, il a été constaté que le chef de l’État a accordé la libération conditionnelle au vice-amiral Vagba Faussignaux et au commandant Jean Noël Abéhi. Dogbo Blé manquait à l’appel. Selon Jeune Afrique, le président ivoirien estime que l’ex-patron de la Garde républicaine est condamné pour crimes de sang.