Après décembre 2017, le président français Emmanuel Macron sera en visite officielle en Algérie du 25 au 27 août 2022. Cette visite, la deuxième depuis son accession au pouvoir en France revêt plusieurs enjeux.
Algérie: une visite pour consolider le renouement des rapports diplomatiques
Samedi dernier, l’Élysée a confirmé la visite officielle qu’effectuera le président Emmanuel Macron en Algérie du 25 au 27 août 2022. Cette visite, la première du président français au Maghreb depuis le début de son second quinquennat, cristallise déjà les attentions au vu des récents développements des rapports bien souvent tumultueux entre les deux pays.
Alors que les rapports n’ont pas toujours été au beau fixe entre la France et son ancienne colonie, Emmanuel Macron espère à travers cette visite consolider davantage la relative accalmie constatée dans les relations entre les deux nations ces derniers mois.
Au cours de cette visite, Emmanuel Macron s’entretiendra avec son homologue Abdelmadjid Tebboune sur les questions de renforcement des relations bilatérales et commerciales. « Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires », a déclaré la présidence française.
Les deux chefs d’Etat vont également évoquer sans doute la question du dérèglement climatique qui provoque cet été en Algérie, de violents incendies dont les derniers en date ont secoué le pays la semaine dernière faisant au moins 38 morts. Selon l’Élysée, samedi, Emmanuel Macron a présenté ses condoléances au peuple algérien à travers son président Abdelmadjid Tebboune suite à ces événements douloureux.
« Il a aussi présenté ses condoléances au Président Tebboune, à l’ensemble du peuple algérien et aux familles et proches des victimes des terribles incendies des derniers jours », peut-on lire dans le communqiué de l’Elysée.
Il a également promis son soutien à son homologue algérien pour lutter contre ce phénomène. « Le chef de l’État a fait part à son homologue de la disponibilité de la France à fournir à l’Algérie des moyens terrestres et aériens pour y faire face », a indiqué l’Élysée.
Si cette visite s’apparente à une certaine consolidation du retour à la normale s’agissant des relations diplomatiques entre les deux pays, elle ne peut en aucun cas faire oublier plusieurs faits majeurs de l’histoire contemporaine de ces nations.
Des rapports tumultueux très souvent autour de la guerre d’indépendance
Sous domination française pendant 132 ans, l’Algérie a obtenu son indépendance au prix de sacrifice. Cette indépendance a été acquise le (5 juillet 1962) suite à une sanglante guerre dénommée « guerre d’Algérie « qui a pris fin avec les fameux Accords d’Évian (18 mars 1962) dont les 60éme anniversaire ont été commémorés récemment. Cette guerre a renforcé le sentiment de nationaliste de la plupart des Algériens.
Mieux, les différents gouvernements algériens qui se sont succédé depuis l’indépendance ont toujours sacralisés les soldats algériens qui ont mené la résistance et dénoncer des actes barbares que les troupes françaises auraient commis au cours de la colonisation.
La question de la guerre d’indépendance a été souvent la pomme de discorde entre les deux pays en témoigne les propos d’Emmanuel Macron rapportés dans la presse en septembre 2021. Ce dernier avait reproché au système politico-militaire algérien d’entretenir une rente mémorielle autour de la guerre d’indépendance et s’est interrogé sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation.
Ces propos, attribués à Emmanuel Macron, avaient suscité le courroux des autorités algériennes. Elles avaient rappelé pendant 3 mois, l’ambassadeur d’Algérie à Paris. Mais derrière Emmanuel Macron a multiplié les gestes mémoriels, reconnaissant la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien Maurice Audin ou de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, sans aller jusqu’à présenter des excuses pour la colonisation française.
Alors cette visite va clos définitivement les tensions entre Paris et Alger? la question reste ouverte.