Dans la vie, nul ne peut présumer de quoi sera fait l’avenir. Pas plus, que nul ne saurait présager du déroulement des événements qui rythment l’existence humaine. Ils sont nombreux ceux qui, ici, là-bas et ailleurs, m’ont interpellé au sujet d’une part, de l’arrivée de Roch Kaboré en Côte d’Ivoire, précisément à Abidjan ; et d’autre part, son déplacement à Abu-Dhabi aux Emirats Arabes pour des raisons de santé. Pour moi, la question de la santé du frère Roch devait primer sur tout. Bien que, foncièrement l’opinion se doute bien que d’une part, les circonstances de son avènement au pouvoir et de l’autre la conspiration et le complot du silence ourdis contre son véritable mentor, le stratège militaire, l’homme de paix et de grande tolérance houphouëtienne en l’occurrence Blaise Compaoré, n’aient pas du tout été de majesté de la part des insurrectionnistes entretenus et instrumentalisés pour commettre le parricide indigne et répugnant.
Roch Kaboré à Abidjan: Une semaine après, l’ironie de l’histoire
Même si, généralement ; il est dit-on, de bon aloi qu’en politique, plus que tout autre chose ailleurs ; n’est pas la part de logique, de raison et de loyauté la mieux partagée. Mais, mais… il y a tout de même, une part de morale à ne pas piétiner. Mais hélas, en l’occurrence ; les anciens disciples et porteurs des idéaux prônés par Blaise Compaoré (Salif Diallo, Simon Compaoré et Roch Kaboré) ont joué la pire des partitions dans la mise en œuvre de cette conspiration des lâches et des fourbes. Mon silence ? Non, pas du tout.
Tout au plus, par dignité et par humanité, je ne voulûs me réjouir d’un fait de santé qui appelle à être et à rester digne. A avoir de la mémoire, à savoir se souvenir et à être compatissant comme Dieu le père notre seigneur miséricordieux nous le recommande. Ce qui est certain, je suis fondamentalement en désaccord philosophique, doctrinal et moral avec Roch sur ses options qui ont, peu ou prou, conduit au complot du silence et du coup d’Etat maquillé en insurrection populaire factice qui a plongé le Burkina dans la descente actuelle du pays en enfer !
Tout ce à quoi, l’on a pu assister au Burkina Faso depuis 2014, résulte de ce complot des ‘’Raspoutines’’, tous des anciens obligés de Compaoré de qui, ils doivent tout ! Parcours administratif, politique, militaire, économique et diplomatique. La nature humaine exècre l’infamie qu’a été cette trahison des anciens vernis du régime Compaoré qui leur a tout donné et auquel ils doivent tout. Dans une telle hypothèse, tôt ou tard, Dieu lui-même ; frappe le déni du reniement paternel. Aussi, en tant qu’ami et frère, j’eusse à le lui faire savoir en son temps.
Personne n’est à l’abri de surprises désagréables, de forfaitures voire de félonies
Lui, plus et mieux que quiconque, sait de quoi je parle ! Sans doute méritait-il d’être président du Faso, un jour… mais pas de la sorte et comme lui, et d’autres anciens ‘’militants bannis’’ du CDP (un parti dont il avait l’étendard grâce à la bienveillance de Compaoré pendant plus d’une décennie), avec d’autres esprits masqués, avec la haine aux tripes et, agrippés à un pan triste et travesti de l’ex-révolution avec des CDR qui ne conjuguaient pas la démocratie et le verbe « Etat de droit » ni au présent, ni au passé également. Cela a été un mauvais combat. Certes il est devenu président avant la lettre. Probablement, mal lui en a pris… la transmission du témoin ne s’est pas faite ‘’in vitro’’ (soit à l’intérieur de la famille politique qui a porté les uns et les autres au pinacle).
Des faits, des actes, des écrits, des films audios et visuels sont là, pour l’attester et porter témoignage dans l’hypothèse où, certains nihilistes voire négateurs patentés, voudraient en falsifier la réalité qui pourtant, est claire comme de l’eau de roche ! Je suis un témoin privilégié et acteur au niveau le plus intime de la gestion politique et militaire du Burkina, mon autre pays dont je connais dans le détail, la vie et l’histoire bien avant l’avènement de Blaise Compaoré au pouvoir d’Etat, pour donner à son pays (qui n’avait pas fière allure sur l’échiquier sous-régional et africain), une allure de grandeur et de majesté.
Pour tenir compte des circonstances de la déchéance de Roch et de son état de santé très précaire, je n’ai voulu en rien, rajouter à cet autre ‘’pied-de-nez’’ de l’histoire. Et pourtant, l’occasion est relativement belle pour en faire une tartine sur Roch. Mais que non ! Aussi, voudrais-je tout simplement ; exciper de l’ironie de l’histoire. Le temps qui n’appartient qu’à Dieu seul, vient souvent à point nommé pour réparer des torts et rappeler à d’autres que rien n’est jamais définitivement acquis. Bien plus que personne n’est à l’abri de surprises désagréables, de forfaitures voire de félonies. Ce qui est arrivé le 24 janvier 2022 au Burkina en est une singulière illustration.
Les cas Salif Diallo, Simon Compaoré et Roch Kaboré
Mais, cela ne saurait en rien altérer des liens d’amitié, de complicité et de fraternité vécus. Les voies de dieu sont insondables, ni Salif Diallo, ni Simon Compaoré, ni Roch Kaboré, qui sont les véritables cerveaux de la lézarde et de la destruction de la ‘’muraille de Jéricho’’ du stratège et du bâtisseur du Burkina tel qu’il s’offre à nos yeux aujourd’hui, Blaise Compaoré, n’ont jamais pensé, qu’un jour ; la situation se retournerait-elle contre eux. Le premier, Salif Diallo, l’on sait ce qu’il en advint. Hélas trop tôt disparu, lui, le vrai cerveau du complot du silence qui a conduit à l’insurrection civile avec une poignée infinitésimale de militaires félons et en rupture de ban !
Simon Compaoré lui, en manque de légitimité et frustré permanent, nonobstant la mairie du grand Ouagadougou et les largesses de Blaise, fut récusé et humilié par les policiers dont, il était censé être le ‘’patron’’ en qualité de ministre de la sécurité. Ejecté, il dut se contenter d’un strapontin de ministre d’Etat sans portefeuille (puis de président du MPP miné par les querelles de clans et de personnes transportées depuis le CDP) dans sa déchéance politique. Depuis, il est plongé dans le silence des sacrifices. Quant à Roch Kaboré, plus que les deux autres, il doit tout son parcours politique à Blaise.
Il me revient en mémoire, que j’ai même quasiment dû intervenir auprès de Blaise, du fait de notre forte amitié, à certains moments à son profit. C’était déjà hier, l’époque où j’avais été nommé à la tête du journal du parti au pouvoir par Houphouët (l’actuel président de Côte d’Ivoire, le brillant technocrate Alassane Ouattara était alors 1er ministre). Ensuite j’en devins le Directeur de publication-Rédacteur en chef, Directeur au ministère de la Communication (1998-2000), puis Conseiller spécial des Premiers ministres Diarra, Banny et Soro (de 2003 à 2011).
Il faut avoir de la noblesse et de la reconnaissance dans les relations humaines
Bref, le savoir-faire et l’expertise me conduisent sur les tréteaux continentaux et un engagement politique national et philosophique à la cause sans conteste du Président Alassane Ouattara. Certes, j’aurais pu être plus sévère. Mais la légitimité populaire qui est la mienne et mes relations transversales avec nombre de personnalités, telle Mme Dagri Diabaté (dont le fils Jean Philippe, et autres), m’interdisent d’en dire plus que de besoin. Sinon, Dieu seul sait à quel point je suis informé. Finalement, la leçon que nous retenons des anciens et de l’Histoire, est simple : qui a trahi, sera trahi !
Il faut avoir de la noblesse et de la reconnaissance dans les relations humaines voire, hélas ; politiques et politisées. Je n’en dirai pas plus à cause du respect et de la considération que j’ai pour le Président Alassane Ouattara. Un homme de paix et de réconciliation qui, lui ; incarne l’hospitalité légendaire ivoirienne, à l’instar du Président Félix Houphouët Boigny. Nos peuples sont liés et par l’histoire et par la culture et par les traditions séculaires. Tout Burkinabé a pour destination naturelle Abidjan et inversement, tout Ivoirien a aussi, pour destination Ouagadougou. Nous sommes des peuples frères.
Désormais ancien président du Faso, Roch se voit, lui aussi, accueilli à bras ouverts par un pays auquel il avait avec d’autres esprits retors, reproché à la Côte d’Ivoire d’avoir accordé l’asile à Blaise. Ô ironie, comme le monde peut réserver des surprises ! La vie est une roue qui tourne. Nul ne peut prédire son propre destin si ce n’est, le divin souverain créateur des mondes, qui préside à toute destinée. Quelle ironie du sort donc ? Quelle tristesse ? Quel pied-de-nez fait aux contempteurs zélés qui pullulent à Ouagadougou, sous le fallacieux couvert, des OSC prétendument membres de la société civile.
La grande leçon de vie et d’humilité de Blaise Compaoré
Mais qui à la vérité, sont des ‘’francs-tireurs’’ et des mystificateurs intrigants à la solde des pouvoirs successifs depuis l’insurrection politico-civile et la transition dévoyée contre Compaoré et ses soutiens légitimes. Par éducation, nous ne pouvons, nous réjouir des difficultés et des faiblesses physiques du moment qui relèvent de Dieu. Le vent de l’histoire a soufflé. Prompt rétablissement au frère Roch. Demain sera toujours un autre jour. Peut-être plaira-t-il à Dieu l’incarnation de l’espérance que, Blaise et lui se retrouvent-ils à Abidjan, pour sceller le pacte de l’union et de la fraternité retrouvées.
En tout état de cause, les événements ont-ils fini par donner raison à Compaoré qui, pour sa part, a, non seulement pardonné mais, a aussi demandé humblement pardon. Une grande leçon de vie et d’humilité. Car, on peut avoir été au sommet, avoir rayonné, puis titubé mais, avoir su rester digne sans un seul jour, avoir prononcé un mot dépréciatif sur son pays. Cette leçon-là, Blaise Compaoré l’a faite à son pays le Burkina ainsi qu’à son peuple. C’est toute la différence entre les hommes d’honneur, les stratèges militaires, les bâtisseurs de cités et les autres. Tu es resté humain malgré les tentations du diable (les mensonges, l’hypocrisie, les calomnies, les commérages – qui détruisirent Rome, la cité antique -, et autres méchancetés de vils profiteurs de tout acabit qui, aujourd’hui ; assis, rient sous cape !).
Un comportement pour le moins détestable de personnes qui ont bénéficié de tes largesses. Mon cher frère Roch, plaise au Seigneur de te redonner la plénitude de tes moyens physiques en homme bon et humain que la politique avait voulu dénaturer. Peut-être, espérons-le, que l’histoire plaidera-t-elle pour toi, un jour… ‘’Sapiens nihil affirmat quod probare non’’ : « le sage n’affirme jamais ce qu’il ne peut prouver ». Magister dixit. Voilà qui est clair!
Bamba Alex Souleymane
Journaliste professionnel
Expert Consultant en Stratégies Et en Hautes Etudes Internationales