Des acteurs du secteur du thon en Côte d’Ivoire et Samba David, coordinateur national de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (Cici), ont animé une conférence de presse, le mercredi 10 août 2022, à Yopougon. Conférence au cours de laquelle, ils ont dénoncé un cartel opérant dans ledit secteur.
Plafonnement du prix du poisson thon : Le décret signé par Alassane Ouattara ignoré au Port d’Abidjan ?
Les conférenciers ont révélé que ce fameux cartel est piloté par des ressortissants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). A en croire Samba David, ces derniers ont décidé de ne pas appliquer le décret signé par le président Alassane Ouattara portant plafonnement du prix du kilogramme du poisson thon à 850 Fcfa.
« Le prix du poisson est entre 1200 Fcfa et 1300 Fcfa sur le marché ici. Ce qui est en porte-à-faux avec le décret du président de la République », s’est indigné Samba David.
Tout en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un combat xénophobe contre les ressortissants de la Cedeao, mais plutôt un combat dans l’intérêt des populations ivoiriennes, Samba David a exigé le strict respect des décisions du chef de l’État dans le secteur du poisson thon.
« Il faut que la signature d’Alassane Ouattara soit respectée. Arrêtons ça. Il faut défendre ça. Des gens ne vendent plus de poissons aux entreprises ivoiriennes. Nous sommes ici pour dire ce qui est pour que les choses avancent. Comme l’a dit le président de la République lors de son message à la nation, la cherté de la vie est une affaire de tous », a martelé le coordinateur national de la Cici, qui a annoncé une marche sur le Port autonome d’Abidjan, le samedi 20 août 2022.
Jules Tanoh, acteur du secteur du faux et membre de la société Inter Océan, a révélé des pratiques peu catholiques dans le secteur. Selon lui, de très fortes sommes d’argent en espèces sont transportés sur les bateaux pour des échanges. Il a précisé que les montants échangés du Franc Cfa en dollars peuvent aller jusqu’à 500 millions de Fcfa.
« C’est le comportement, la pratique qui fait dire qu’il y a un blanchiment d’argent. On envoie de l’argent cash sur les bateaux. Ça, je le dis et je le confirme. Les bateaux transportent l’argent pour partir. Les gens donnent de l’argent cash sur les bateaux», a déclaré Jules Tanoh, qui a également révélé l’existence d’une main obscure qui œuvre pour la non application du décret sur le plafonnement des prix des faux thon.
« Il y a des personnes qui ne veulent pas qu’on applique ce décret », a-t-il dit. Quant à Tagro Müller, un autre acteur du secteur du faux thon, il a lancé un cri de cœur aux autorités ivoiriennes. « On ne doit pas faire flamber expressément les prix. Le décret a-t-il été pris pour éjecter les Ivoiriens de la filière ? Nous sommes là pour lancer un cri de cœur pour interpeller nos dirigeants. Si rien n’est fait, nous allons nous lever », a-t-il prévenu.