Le Parti des Peuples Africains, Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo, a demandé mardi qu’une loi d’amnistie soit prise, au lieu d’une grâce que le président Alassane Ouattara a accordée le 6 août dernier à leur leader.
Laurent Gbagbo exige la libération des prisonniers militaires
Le porte-parole du parti, lors d’une conférence de presse, s’est prononcé, ce mardi 09 août 2022, sur les mesures prises par le Président Alassane Ouattara lors de son discours à la Nation du 06 Août 2022.
« L’annonce du 6 août 2022, de la grâce présidentielle accordée au président Laurent Gbagbo ne répond pas aux attentes légitimes de nos compatriotes (…) le PPA-CI demande, la prise d’une loi d’amnistie, en lieu et place d’une grâce présidentielle », a indiqué Justin Koné Katinan.
En effet, acquitté par la CPI, Laurent Gbagbo est toujours sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison et à 329 milliards de francs CFA d’amende (environ 500 millions d’euros). Les lieutenants de Laurent Gbagbo réclament son amnistie dans l’affaire dite du « casse de la BCEAO ».
Pour le PPA-CI, cette condamnation « ne repose sur aucun fait réel. ». A en croire Koné Katinan, « ni le rapport annuel 2011 de la BCEAO, ni le communiqué de presse de la réunion ordinaire du Conseil des Ministres de l’UEMOA, tenu le vendredi 16 décembre 2011 à Niamey-Niger, n’évoquent un quelconque préjudice subi. La BCEAO, pour sa part, n’a jamais porté plainte pour braquage et ne s’est pas constituée partie civile dans le procès qui a conduit à la condamnation du Président Laurent GBAGBO ».
Les autres condamnés dans cette affaire ont bénéficié d’une amnistie prise par la Cour Suprême le 18 janvier 2018, qu’ils espèrent voir étendue à Laurent Gbagbo.
Laissés libres à l’issue du procès, le dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo, Gilbert Aké N’Gbo, et son ministre des Finances Désiré Dallo, ont bénéficié sept mois plus tard de l’ordonnance d’amnistie prise par Alassane Ouattara en faveur de plus de 800 acteurs de la crise post-électorale. Il en est de même pour Justin Koné Kafana, l’ex-ministre du Budget, alors en exil au Ghana.
Sont alors spécifiquement exclus de l’amnistie présidentielle de 2018 les militaires et les membres de groupes armés emprisonnés pour crimes de sang, et les personnes « en procès devant une juridiction pénale internationale », au premier chef, donc, Laurent Gbagbo, souligne la Cour Suprême ivoirienne.
A chacune de ces occasions, le Président Laurent Gbagbo a toujours insisté sur la nécessité de libérer les prisonniers civils et militaires. Pour ces derniers, il relève avec pertinence, qu’en tant que Chef suprême des armées, son acquittement à la CPI démontre à suffisance que les officiers n’avaient pas exécuté d’ordre illégal au moment où il dirigeait la Côte d’Ivoire.
Le Parti de Gbagbo se félicite par ailleurs de la libération du vice-amiral Vagba Faussignaux, ancien chef de la Marine et le commandant Jean-Noël Abéhi, ex-homme fort du dispositif sécuritaire de Gbagbo, condamnés pour des infractions liées à la crise post-électorale de 2010-2011.
Il se félicite, en outre, du dégel des avoirs du président Laurent Gbagbo et du rappel de sa rente viagère. Cependant, le PPA-CI demande l’application des recommandations du dialogue politique.