Quelques jours après l’adresse à la Nation d’Alassane Ouattara, Danièle Boni Claverie jette un regard sur le discours du chef de l’État. La présidente de l’URD (Union républicaine pour la démocratie) n’a pas été convaincue.
Boni Claverie : « La montagne a accouché d’une souris »
Alassane Ouattara a sacrifié à la tradition en s’adressant à ses compatriotes à la veille de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Le chef de l’État a annoncé des mesures visant à améliorer la vie des Ivoiriens. Danièle Boni Claverie a suivi avec beaucoup d’intérêt le discours du président de la République. L’opposante ivoirienne a noté d’emblée « la satisfaction du père de famille, heureux d’annoncer à ses enfants un certain nombre de mesures qui vont améliorer leur quotidien ».
Danièle Boni Claverie note qu’Alassane Ouattara a pris le soin d’augmenter le pouvoir d’achat de 220 000 fonctionnaires et 115 000 forces de l’ordre. « Comment comprendre que tous les autres citoyens soient mis de côté et que le problème de la cherté de la vie ait été escamoté sous des promesses vagues ? Sont également nombreux ceux qui ne partagent pas l’enthousiasme du chef de l’État sur l’amélioration de leur qualité de vie ? », cherche à comprendre la fondatrice de l’URD.
L’ancienne journaliste reproche au numéro un ivoirien d’avoir occulté la question de la réconciliation nationale. « La classe dirigeante de notre pays semble vivre sur une autre planète et lorsqu’il est affirmé dans ce discours que « la paix et la cohésion sociale depuis deux décennies demeurent des acquis les plus précieux », nous pouvons en déduire que la réconciliation – mot qui n’a pas été prononcé tout au long du discours – n’a plus sa raison d’être puisqu’elle est un « acquis » », a-t-elle dit.
Selon Boni Claverie, « la montagne a accouché d’une souris ». Elle est revenue sur la grâce présidentielle accordée à l’ancien président Laurent Gbagbo. L’ex-ministre de la Communication pense qu’il n’y a pas de raison de se « réjouir d’une simple grâce qui élimine un concurrent éventuel ».
« Ces mesurettes ne sont pas satisfaisantes. Le pardon doit être total sinon il ne convainc pas. Le Dialogue politique a égrené les points essentiels, indispensables pour que la situation se normalise et qu’un point final soit tiré sur toutes ces crises répétitives qui nous ont déchirés depuis deux décennies. La réponse donnée par le Chef de l’État est minimale », a enfoncé Danièle Boni Claverie.