Aujourd’hui, alors que la Côte d’Ivoire célèbre ses 62 ans d’autodétermination, l’on ne peut qu’être sensible à tous les combats que Alassane Ouattara, s’inspirant de Félix Houphouët Boigny et des pionniers de l’indépendance, a menés ; toutes les embûches et les pièges qu’il a évités, pour que l’Ivoirien soit debout et poursuive la lutte pour la dignité et le développement. Le temps des épreuves.
Bamba Alex Souleymane : « Pour Dr Alassane Ouattara, la Paix n’a pas de prix »
Dans ce contexte et au regard de la merveilleuse effervescence que vit la Côte d’Ivoire depuis quelques années, je ne puis m’empêcher de faire un parallèle entre le père fondateur Houphouët-Boigny et celui que les Ivoiriens ont oint de leurs suffrages et de l’impérium : Alassane Ouattara. Pour nous qui avons vécu, quoiqu’enfant ou jeune de l’époque, l’incroyable effervescence des années de ce qui fut appelé « le miracle ivoirien », l’on ne peut qu’être impressionné par l’état ou le visage que présente la Côte d’Ivoire actuelle, en pleine chantier.
D’Est en Ouest, du Sud au Nord en passant par le centre, la « belle et fière » Côte d’Ivoire de nos pères et de nos devanciers bouge, comme dans ces heures où, des rives du Congo, nous parvenait l’écho chaleureux et fraternel du tube « Indépendance cha cha » du Grand Kallé (Joseph Kabasselé) qui a irradié l’Afrique.
L’on ne peut ne pas, pour peu que l’on se départisse de la gangue infecte et tendancieuse de son attachement idéologique ou de son obédience politique opposée à celle du président Alassane Ouattara et de son parti, reconnaître qu’en un peu plus de 10 ans, beaucoup a été fait dans ce pays qui était en crise depuis au moins la fin des années 80 avec la récession économique, le réveil de la gauche démocratique, le retour au multipartisme, les mutations et poussées de fièvre de l’école, et autres temps forts qui ont meublé cette période.
L’on ne peut honnêtement, ne pas rapprocher, peu ou prou, le parcours du père de la nation ivoirienne moderne, de celui de cet enfant né en 1942 à Dimbokro, qui ne devait, sans aucun doute, se soucier de ce qu’à cette époque vivait son pays comme tout enfant de son âge. Un enfant dont la mère avait entendu et gardé en son cœur, les présages et prédictions des devins ; qu’il serait grand. Pour que ce destin lumineux s’accomplît, cet enfant intelligent, (comme Houphouët sorti major de William Ponty dans sa section de médecine à Dakar), dû aller, lui, poursuivre ses études supérieures aux Etats-Unis d’Amérique grâce à une bourse bien méritée pour qu’il devînt un gourou de la haute finance internationale qui servirait un jour son pays.
Le temps du pardon
L’on se rappelle que Joseph dans la Bible fut vendu par ses propres frères qui ne pouvaient supporter l’idée de se soumettre un jour à son autorité. Pourtant, par des voies détournées et des épreuves innombrables, Joseph finit grâce à la main puissante de Dieu, à devenir le vizir (l’intendant ou le premier ministre) d’Egypte. Ses frères vinrent selon le plan de Dieu se prosterner devant lui, car ils étaient en quête de nourriture. Il était certainement écrit que Ouattara devait apprendre à gérer les hommes en commençant par gérer les cordons de la bourse de nombreux pays, afin d’être en mesure de gérer la locomotive et le poids que représente la Côte d’Ivoire en dans l’UEMOA.
Même en se faisant chauffeur de taxi aux USA à temps partiel pour subvenir à ses besoins d’étudiant, c’était une forme de préparation aux lourdes responsabilités qu’il devrait assumer plus tard. Aussi, lorsque le vent venu de l’Est souffla sur l’Afrique, après que la perestroïka a entraîné la dislocation du bloc soviétique et la chute du mur de Berlin, en mettant subséquemment fin à la guerre froide, le Bélier de Yamoussoukro faisant face à une crise économique sans précédent, fit appel à ce fils spirituel, pour sortir le pays de la tourmente et du marasme.
Ouattara accepta. De sa confortable et prestigieuse position de Gouverneur de la BCEAO, il vint au chevet de son pays. Il mena sa mission jusqu’au bout. Le pays retrouva ses couleurs. Celui qui, jusque-là, n’avait pas connu ou subi l’épreuve du feu par lequel passent nécessairement les hommes exceptionnels de son espèce, va connaître les pires adversités et essuyer des méchancetés. Si ces dernières ne s’étaient limitées qu’à l’opposition déchaînée, en collusion avec les syndicats, la douleur eût été plus supportable.
Mais, les détracteurs venaient de son propre camp et des héritiers putatifs du père fondateur ! Ceux-ci ne pouvaient supporter que fraîchement venu, il fut promu au second plan après Houphouët dans le parti et pis, nommé premier Premier ministre de la jeune histoire de la Côte d’Ivoire indépendante devant des caciques qui ne pouvaient le voir que d’un mauvais œil. Lorsque le père fondateur décéda, commença pour le fils prodige, descendant de l’empereur Sékou Ouattara de Kong, la longue traversée du désert.
Un chemin de croix où les Ivoiriens purent assister à toutes sortes d’exactions, d’injustices et d’humiliations à son encontre. Pour contenir la bourrasque et soutenir la lutte, le RDR naquît en 1994. Débuta pour le technocrate de la haute finance qui a appris l’art de la politique auprès d’Houphouët, la période des alliances. Devant le nouveau pouvoir, le front Républicain travailla à amoindrir les coups de boutoir. Houphouët Boigny avait en son temps dû s’apparenter et se lier à d’autres partis par option stratégique. Il fallait combattre notamment « l’ivoirité ».
L’imitation du père fondateur
Le coup d’Etat du général Guéi en 1999 vint changer la donne. Les alliés d’hier devinrent des ennemis. Le général fut défait lors d’une élection « calamiteuse » qui avait exclu des candidats dont lui. Le Front populaire passa aux commandes. Le ton se durcit à nouveau. Il fallait survivre et s’organiser face aux nouveaux maîtres et ex-alliés du front républicain. Les héritiers politique d’Houphouët fumèrent le calumet de la paix. Le RDR et le PDCI-RDA ainsi que d’autres partis se réclamant de l’houphouëtisme se réunir en alliance. Ainsi, naquit le 18 mai 2005 l’alliance du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la Paix (RHDP) qui se transformera en 2019 en parti unifié.
Les héritiers politiques d’Houphouët ont reconquis le pouvoir d’Etat en 2010, au bout d’une élection qui a débouché sur la crise sociopolitique la plus aigüe que la Côte d’Ivoire a connu depuis son indépendance. Mais l’on retient qu’après de longues années de souffrance et d’épreuves, la prophétie de Dieu s’est réalisée pour Alassane Ouattara. Il est devenu Président de la République. Il reconstruit le pays, le remet sur orbite, renoue avec la croissance. Il travaille concomitamment à la réconciliation et à la cicatrisation des plaies. La chasse aux sorcières à laquelle ses ennemis vaincus s’attendaient, ne s’est pas produite.
Bien au contraire, quasiment au détriment de certains de ceux qui l’ont toujours porté et, continuent de le porter dans leur cœur, Ouattara fait souvent la part belle à ceux qui, hier, le vomissaient et le traitaient de tous les noms. C’est là l’une des marques des hommes prédestinés qui marquent positivement l’histoire des civilisations. Beaucoup ne comprennent que maintenant le sens de cette démarche dont les fondements sont aussi spirituels et théocratique. Alassane Ouattara est profondément croyant. Lorsque le RHDP devient un parti à part entière, Ouattara est attristé profondément par le « divorce » d’avec le PDCI-RDA de son grand-frère Henri Konan Bédié auprès duquel il se rendait souvent à Daoukro pour aller prendre conseil.
Ouattara avait depuis longtemps en effet, mis de côté tout esprit de haine ou de vengeance à l’encontre de celui-là même qui l’avait férocement combattu à la mort de père fondateur au point qu’il s’était exilé. C’est la marque, là encore, du pardon des offenses. Tout comme Mandela pardonna à ses bourreaux d’hier, pour que la nation arc-en-ciel poursuive son avancée. La crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait de nombreuses victimes a vu aussi beaucoup d’Ivoiriens quitter le pays et s’exiler. Aujourd’hui ce n’est plus qu’un vieux souvenir, même si quelques-uns, notamment l’ancien président de l’Assemblée nationale, préfèrent se tenir loin du pays pour des raisons qui leur sont propres.
Alassane Ouattara a toujours montré le gage de l’homme qui sait pardonner tout comme Houphouët Boigny qui connut des complots mais qui pardonna.
La paix n’a pas de prix
Dans la même veine, le retour en Côte d’Ivoire (après son acquittement à la Haye), de Laurent Gbagbo a été apprécié par Alassane Ouattara. L’ancien président et son ex-épouse vivent en paix en Côte d’Ivoire qui est aussi leur pays. Laurent Gbagbo a même été autorisé dans le pur respect de la démocratie à créer son nouveau parti politique (le PPA-CI) sans qu’en rien ni lui ni ses partisans aient été inquiétés.
L’on parle du retour de Blé Goudé (lui aussi acquitté) qui enfin a pu recevoir son passeport et qui a confessé que « Alassane Ouattara est son oncle car il est le frère de Laurent Gbagbo qui est son père spirituel ». La cerise sur le gâteau qui atteste indubitablement que Ouattara est un faiseur de paix comme Houphouët, est sans aucun doute la rencontre des trois grands, qu’il a initiée à la mi-juillet (précisément le 14 juillet 2022) et qui n’est que la première d’une longue série qui permettra non seulement de décrisper l’environnement sociopolitique, mais d’asseoir aussi une paix et une réconciliation véritable.
Houphouët Boigny n’aurait pas agi autrement pour la Paix. Depuis 2011, le pays continue de gagner. La Côte d’Ivoire avance et réalise des performances. Les réalisations infrastructurelles ne se comptent plus dans toutes les régions et départements du pays. Alassane Ouattara s’emploie à créer les conditions d’une bonne répartition de la richesse créée. En ce moment, le gouvernement sur ses recommandations les plus pressantes, s’attèle à lutter contre la cherté de la vie. Alassane Ouattara avait promis transformer la Côte d’Ivoire et il l’a prouvé.
C’est la raison pour laquelle, il chante l’hymne au rassemblement des filles et des fils de la Côte d’Ivoire, malgré leurs divergences d’opinions, car ce qui compte pour lui au plus haut point, c’est l’intérêt national et le bonheur de chacun de ses compatriotes. La célébration des 62 ans de l’indépendance dans la capitale politique Yamoussoukro, là où trône la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la Paix et s’élance vers le ciel la monumentale basilique Notre Dame de la Paix, est un symbole fort de ce que Alassane Ouattara, comme Houphouët est un apôtre de la Paix. Pour Dr Alassane Ouattara, la Paix n’a pas de prix.
Bamba Alex Souleymane
Journaliste professionnel
Expert consultant en Stratégies Et en Hautes Etudes Internationales