Depuis le dimanche 10 juillet 2022, 49 militaires ivoiriens sont détenus au Mali par les autorités de transition malienne, qui les considèrent comme des « mercenaires » étrangers.
Arrestation de 49 soldats ivoiriens au Mali: La colère monte en Côte d’Ivoire
« Les soldats interpellés (…) à l’aéroport de Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. D’après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales. Les Éléments Nationaux de Soutien (NSE) sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les Missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA. Les relèves des contingents de la MINUSMA sont planifiées et s’effectuent en accord avec les autorités maliennes. Nous œuvrons à ce que les relèves de contingents originaires d’Afrique de l’ouest, qui accusent un retard du fait de l’absence des autorisations requises, puissent intervenir au plus tôt », avait pourtant écrit, dès les premières heures, Olivier Salgado, Porte-parole de la MINUSMA, avant son expulsion du Mali.
Les propos du responsable onusien, avaient été corroborés par la Côte d’Ivoire qui a tenu à rétablir la vérité sur la situation de ses soldats arrêtés. « Notre présence sur la base de Sahélian Aviation Service est fondée sur l’existence d’un contrat de services partagés. Nous profitons d’une base logistique opérée par la société SAS, pour installer notre élément de soutien national aux côtés de plusieurs autres (Allemagne, Autriche, Belgique, Suède, Pakistan etc…). Il s’agit de disposer d’une base logistique au profit de nos personnels déployés au compte de la MINUSMA.
« ACTION 2020 se donnera les moyens de les libérer… »
Tous nos équipements en direction de nos détachements de Tombouctou et de MOPTI ou devant être reversés à Abidjan pour maintien en condition, tous nos milliers de personnels déployés au MALI dans le cadre de la MINUSMA, transitent par cette base. Les opérateurs privés qui interviennent sur nos équipements, transitent par cette base. En retour, nous contribuons à sa sécurité. Tout cela en vertu d’un MOU signé avec l’ONU et d’un contrat de prestation de services avec SAS, dans les limites fixées par l’ONU. Nous laissons le soin à la société SAS de confirmer l’existence de ce partenariat. Depuis 2019, nous en sommes à la 8ème rotation », a déclaré Colonel Guezoa Mahi Armand, conseiller opération extérieur du Chef d’Etat major général des Armées de Côte d’Ivoire.
Malheureusement, presqu’un mois après leur arrestation, les militaires ivoiriens sont toujours détenus par la junte malienne au pouvoir. Cette situation, malgré les négociations en cours, commence à exaspérer le mouvement de défense des intérêts de la République, ACTION 2020. Dans une déclaration, son président Kader Fofana a mis en garde le régime d’Assimi Goita. « Trop devient trop. Excellence Monsieur le président de la République Alassane OUATTARA, en notre qualité de mouvement politique qui défend les institutions de la République, nous allons vous désobéir un peu. En effet, il y a de cela près de deux semaines que la junte militaire au pouvoir au Mali détient injustement nos soldats qui étaient en mission officielle. Nous demandons à la junte militaire d’Assimi Goita de libérer dans les heures qui suivent, les 49 soldats de la Côte d’Ivoire, sinon le mouvement ACTION 2020 se donnera les moyens de les libérer… », a menacé le leader politique ivoirien.