Le problème de l’ orpaillage clandestin interpelle fortement Vincent Toh Bi Irié. L’ex-préfet d’Abidjan, aujourd’hui à la tête de Aube Nouvelle, donne l’alerte sur le danger que représente ce phénomène en Côte d’Ivoire.
Orpaillage clandestin : Vincent Toh Bi Irié sonne l’alerte
En Côte d’Ivoire, la question de l’ orpaillage clandestin avait fortement divisé le pouvoir d’Alassane Ouattara et l’opposition ivoirienne. En juin 2019, dans une sortie musclée, Henri Konan Bédié avait ouvertement mis le doigt sur ce problème. En effet, le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) s’était offusqué de la présence d’étrangers armés « stationnés dans beaucoup de villages ». « S’ils sont armés, c’est pour servir à quoi ? Il faut simplement que nous soyons conscients, car le moment venus, nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous le couvert de l’orpaillage », avait déclaré l’ex-président ivoirien.
La réaction des autorités ivoiriennes n’a pas tardé. Sidi Touré Tiémoko, qui occupait le poste de porte-parole du gouvernement à cette époque, a dénoncé « des propos d’une extrême gravité, de nature à mettre en péril l’unité nationale », soulignant aussi que « l »instrumentalisation de la haine de l’étranger par le président Henri Konan Bédié et les dérives qui en ont résulté ont été à la base des différentes crises que notre pays a connues depuis la mort du président Houphouët-Boigny ».
Trois ans après, c’est au tour de Vincent Toh Bi Irié de sonner l’alerte sur l’ orpaillage clandestin. « Je savais que ce pays, la Côte d’Ivoire, était très riche, mais je ne savais pas que nous étions tous assis sur de l’or… au sens propre. La recherche sauvage de l’or, l’orpaillage clandestin, semble se faire sur chaque centimètre carré de notre territoire et se pratiquer partout aujourd’hui », a écrit l’ancien patron de la préfecture d’Abidjan sur son compte Facebook.
« La terre est tellement remuée et lessivée… »
L’ex-directeur de cabinet de feu Hamed Bakayoko a fait remarquer que lors de sa tournée dans le « pays profond », Aube Nouvelle a constaté qu’il « n’y a pas un seul village visité où ne se pratique l’orpaillage sauvage ». À titre d’exemple, Vincent Toh Bi a cité les localités de Bouaflé, Bocanda, Kokoumba, Vavoua, Dimbokro.
« La terre est tellement remuée et lessivée qu’on croirait qu’une puissante bombe est tombée là. C’est un paysage apocalyptique. Lorsque les grands orpailleurs clandestins finissent de malmener le sol, de petits clandestins débrouillards tamisent les pierres et le sable laissés pour chercher de l’or, qu’ils trouvent d’ailleurs », fait-il remarquer.