C’est un pas de plus dans la quête de la souveraineté alimentaire que vient de franchir la Côte d’Ivoire. Lors d’une cérémonie le lundi 1er août 2022 à la Station piscicole de la Loka située dans les environs de Botro, le Premier ministre Patrick Achi a officiellement lancé le Programme de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI).
Ressources halieutiques: Patrick Achi lance officiellement le PSTACI
Ce programme initié en février dernier par le gouvernement ivoirien, vise à développer de façon significative l’aquaculture ivoirienne afin de rendre la Côte d’Ivoire auto-suffisante en poissons.
« A quelques jours de la célébration de notre indépendance, c’est un combat mobilisateur pour notre alimentation, pour notre économie, pour notre souveraineté que nous lançons ce lundi 1er août 2022 avec le programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire », a dit Patrick Achi, ajoutant que «ce combat, je sais que nous le réussirons ensemble ».
En présence de membres du gouvernement, d’élus et des populations, Patrick Achi a déploré la trop grande dépendance de la Côte d’Ivoire vis-à-vis de l’extérieur en terme de poisson. Le pays importe environ 86% de sa consommation pour un volume de dépenses de plus de 200 milliards de Francs CFA par an. Le chef du gouvernement a fait savoir que la Côte d’Ivoire « est le plus grand importateur de tilapias congelés du monde ».
Un acte fondamental de la vision 2030 du Président Alassane Ouattara
Le PSTACI qui a une durée de 5 ans renouvelables, permettra à la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2030 de « de produire plus de 500 000 tonnes de poissons, gagnant ainsi sa pleine souveraineté alimentaire, c’est-à-dire son auto-suffisance totale en produits halieutiques, pour une chaîne de valeur estimée à environ 825 Milliards de FCFA ».
« Avec le lancement officiel du PSTACI, nous posons un acte absolument fondamental de la vision 2030 du Président de la République, Alassane Ouattara, pour une Côte d’Ivoire plus prospère et solidaire », souligné le Premier ministre.
Patrick Achi qui a rappelé les prédispositions naturelles de la Côte d’Ivoire pour la pratique de la pisciculture a invité les jeunes à se tourner vers cette activité. « L’élevage aquacole est destiné à tout le monde » avant d’assurer que l’Etat mettra en place un dispositif institutionnel pour encourager la pratique de cette activité qu’il a présenté comme une aubaine en terme de création d’emplois et d’augmentation du pouvoir d’achat des Ivoiriens.
« Nous touchons là à l’essence même de la Côte d’Ivoire Solidaire, pensée et pilotée par le Chef de l’État : une nation capitalisant sur ses avantages comparatifs, et notamment l’agriculture ; une nation plus industrielle, transformant bien plus localement ; une nation plus moderne, connectée, visant à l’excellence ; pour bâtir au final une Côte d’Ivoire avec plus d’emplois, plus de richesses et donc plus de solidarités », a déclaré le Premier ministre.
Le PSTACI et ses 4 piliers
Avant le chef du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques a souligné l’importance de ce projet.
« Le PSTACI vise à faire du secteur aquacole un instrument majeur de croissance économique, de lutte contre la pauvreté, de sécurité alimentaire et de création d’emplois ce programme porte sur le développement accéléré d’un écosystème aquacole intégré propice à l’activité entrepreneuriale et à l’accroissement des investissements dans le secteur privé », a fait savoir le ministre.
Le Premier ministre a par ailleurs visité l’Ecole de Spécialisation en Pisciculture et Pêche en Eaux Continentale (ESPPEC) basée à Koubi, village du département de Tiébissou. Devant les pensionnaires de cette école et les populations de Koubi, le chef du gouvernement a réitéré la volonté du gouvernement d’en finir avec l’importation massive de poisson.
Le PSTACI, faut-il le souligner s’appuie sur 4 piliers qui sont le plan de transformation de l’aquaculture, les projets pilotes, le renforcement du cadre institutionnel et la vulgarisation des acquis ainsi que le renforcement des capacités.