La ville de Daloa, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire, a abrité la cérémonie officielle de la Journée mondiale de Lutte contre la traite des personnes autour du thème : « Utilisation et abus de la technologie ».
Pourquoi Daloa a accueilli la célébration officielle de la Journée mondiale de la Lutte contre la traite des êtres humains
La Côte d’Ivoire, à l’instar du monde entier, célèbre le samedi 30 juillet 2022, la 10e édition de la Journée mondiale de Lutte contre la traite des personnes.
La célébration officielle de la Journée mondiale de la Lutte contre la traite des personnes s’est tenue cette année dans la ville de Daloa.
Le choix de cette localité se justifie par son statut de ville de départ pour la migration clandestine. En prélude à la célébration officielle, une série d’activités s’est tenue à l’effet de sensibiliser l’opinion sur les dangers de la migration clandestine, la traite des personnes et l’informer des voies de recours disponibles.
Des projections de films, une conférence et un atelier de formation des membres du comité local à installer ont constitué, entre autres, les principales articulations de cette célébration qui a débuté le 25 juillet.
Dans une déclaration lue au nom du gouvernement ivoirien, la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo, a fait savoir que cette journée est une occasion d’accentuer la sensibilisation du public sur les conséquences de l’usage abusive de la technologie.
Journée mondiale de la Lutte contre la traite des personnes sous le thème : « Utilisation et abus de la technologie ».
Justifiant la thématique choisie cette année, Myss Belmonde Dogo a expliqué que « les trafiquants d’êtres humains redoublent d’ingéniosité pour appâter leurs proies au moyen de Technologies de l’information et de communication (TIC), en l’occurrence les plateformes de réseaux sociaux ». Ce qui constitue un nouveau défi à relever pour protéger la jeunesse, les femmes et les enfants, qui sont les franges les plus exposées aux dangers de ce phénomène.
Et pour atteindre cet objectif, « l’Etat de Côte d’Ivoire désireux de sensibiliser le public, aussi bien sur la situation des victimes de traite que sur les conséquences de l’utilisation abusive des réseaux sociaux en matière de traite des êtres humains, contribue à la campagne « Cœur bleu », initiée par les Nations unies et qui encourage les États à s’impliquer et à soutenir la lutte contre la traite des êtres humains », a poursuivi la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté.
C’est pourquoi, elle n’a pas manqué d’appeler encore une fois, tous les ministères techniques, les partenaires techniques et financiers, les ONG, les organisations de la société civile, les leaders de jeunesse et toutes les bonnes volontés à s’impliquer dans la lutte contre cette nouvelle forme de traite d’êtres humains. « Nous ne devons négliger aucun moyen permettant d’atteindre ce but. Unissons donc nos forces pour une action concertée d’envergure afin d’ouvrir des perspectives nouvelles dépourvues de toute forme de traite pour une Côte d’Ivoire solidaire », a lancé Myss Belmonde Dogo.
Dans sa déclaration, la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté est revenue sur les causes du phénomène de la traite des personnes. « La COVID-19 a de plus révélé et exacerbé un bon nombre d’inégalités dans le monde, Cette nouvelle donne a malheureusement exposé davantage des millions de personnes qui sont aujourd’hui l’objet de traite à des fins d’exploitation sexuelle, de travail forcé, de mariage forcé et d’autres crimes», a-t-elle indiqué. « C’est un crime odieux qui se nourrit des difficultés économiques, des inégalités, de l’instabilité, des conflits, de la vulnérabilité et du désespoir des personnes défavorisées », s’est-elle indignée.
Cependant, grace aux dispositions légales et règlementaires dont disposent la Côte d’Ivoire dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes, le Comité national de lutte contre la traite des personnes en collaboration avec les partenaires a mené une pléthore d’actions en vue de freiner le phénomène entre autres. « Nous avons procédé à l’installation des Cellules régionales de lutte contre la traite des personnes dans les régions du Sud-Comoé, Gontougo et du Poro ; apporté son appui à la formation de 157 diplomates et assimilés sur les problématiques de la traite des personnes et du trafic Illicite des migrants et effectué la prise en charge holistique de 2 165 victimes de traite à ce jour », a vanté la ministre Belmonde Dogo dans son intervention.
A cela s’ajoute, le renforcement de la coopération internationale et sous-régionale avec des pays tels que la Tunisie, le Ghana, le Nigéria et le Libéria dans le cadre de la protection et de la prise en charge des victimes de traite.