La chute vertigineuse des cours n’a pas empêché la République de Centrafrique (RCA) d’adopter sa propre cryptomonnaie: le Sango ou Sango coin, lancée virtuellement par le chef de l’Etat Centrafricain, Faustin-Archange Touadéra.
Sango coin: la cryptomonnaie qui vous fait devenir citoyen de la République de Centrafrique
La République centrafricaine a commencé la vente de son token. Le Sango, proposé à un prix unitaire de 0,10 dollar, est censé booster l’activité économique de la RCA, notamment dans le secteur minier.
Après l’adoption de cette Cryptomonnaie qui donne cours légal au bitcoin sur son territoire, les autorités centrafricaines ont proposé aux investisseurs, le lundi 25 juillet , un montant total de 210 millions de Sango coins.
Mais l’offre du président Faustin-Archange Touadéra et de son gouvernement est loin de convaincre tout le monde. Seulement 12,1 millions ont trouvé des acquéreurs en l’espace de trois jours, selon les données publiées le mercredi 27 juillet au soir sur le site Web officiel dédiée à la cryptomonnaie nationale centrafricaine. Le petit calcul de cette vente se chiffre à environ 1,2 million dollars américain.
La Centrafrique est devenue en avril dernier, le premier pays d’Afrique et seulement le deuxième au monde (après le Salvador) à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle.
L’adoption de la finance numérique par ce pays déchiré depuis 2013 par une guerre civile a suscité de fortes appréhensions de la part de plusieurs institutions financières internationales et régionales, dont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Les détracteurs du projet sango le jugent par ailleurs « irréaliste » dans un pays où le taux de pénétration d’Internet est d’environ 11%, et le taux d’électrification se limite à 14,3%.
Au sein du gouvernement, certains ministres seraient en désaccord avec ce projet. Le directeur centrafricain de la Banque des Etats d’Afrique centrale aurait même tenté de dissuader les autorités, par le biais notamment de l’ex-directeur du FMI Dominique Strauss Kahn.
Cependant le projet Sango de la République centrafricaine prend forme petit-à-petit.
Celui-ci permettra d’acquérir la citoyenneté centrafricaine, mais aussi d’acheter des parcelles de terrain dans le futur quartier dédié aux cryptomonnaies de Bangui, la capitale.
Le prix de départ est de 0,10 dollar et devrait monter jusqu’à 0,37 dollar. Au total, le Sango Coin devrait s’écouler à 4,2 milliards d’unités et chacun des cycles imposera de bloquer les tokens pendant un an.
Les avantages et fonctionnalités du Sango Coin
L’objectif de la vente du Sango Coin est de financer les projets cryptos de la République centrafricaine. Par exemple, dès la prochaine phase, il sera possible d’utiliser ses tokens pour acquérir la citoyenneté du pays.
Cela coûtera 60 000 dollars de Sango Coin, qui seront verrouillés pendant cinq ans. Un passeport centrafricain sera délivré et les investisseurs bénéficieront d’une exonération d’impôts sur leurs revenus en cryptomonnaies.
Un programme de « résidence électronique » est également à venir en bloquant 6 000 dollars pendant 3 ans. Si la « e-Résidence » ne confère pas la citoyenneté, elle offre néanmoins, elle aussi, la fiscalité avantageuse et permet de simplifier les démarches administratives pour les acteurs souhaitant s’impliquer dans le projet Sango.
Dans la même lignée, 10 000 dollars d’investissements, verrouillés durant 10 ans, permettront l’acquisition de 250 mètres carrés de terrain dans le futur quartier dédié aux cryptos de Bangui, la capitale du pays. L’équivalent de ce terrain doit par ailleurs être représenté dans un futur metaverse.
Alors que tout est encore à construire et que rien ne permet encore de savoir si Sango connaîtra un succès ou un échec, il convient de reconnaître le caractère inédit de cette initiative, qui plus est venant d’un gouvernement.