Au Mali, ce vendredi 22 juillet 2022, le camp Soundjata Keita de Kati ou réside le président Assimi Goita a été pris pour cible par des hommes armés. Cette attaque a été spontanément repoussée par les Forces armées maliennes (Fama) qui ont fait preuve de bravoure. Au-delà de cette capacité de résistance des forces armées maliennes, comment les terroristes sont-ils parvenus à opérer au cœur du commandement militaire? Est-ce un signe de leur capacité opérationnelle ou encore de la faiblesse du dispositif sécuritaire des Famas? Ce sont autant de questions qui taraudent l’esprit de l’opinion publique malienne depuis ce vendredi.
Les terrroristes opèrent au coeur du Mali
Jamais les terroristes n’ont été aussi près du cœur du pouvoir à Bamako au Mali. Ce vendredi 22 juillet, des tirs nourris ont été entendus tôt dans la matinée dans le périmètre de la garnison de Kati. Quelques heures après, l’Etat-major Général des armées a confirmé qu’il s’agissait bel et bien d’un assaut déclenché par des hommes armés appartenant au groupe terroriste Katiba Macina.
Ces derniers ont déclenché des tirs de mortiers et ont tenté une incursion contre une installation de la Direction du Matériel, des Hydrocarbures et des Transports des Armées (DMHTA) avec 02 véhicules piégés bourrés d’explosifs. Réagissant à cet assaut, les Famas ont réussi avec brio à étouffer cette attaque terroriste.
Elles ont en effet mis la main sur au moins 7 terroristes, comme l’a confirmé l’Etat-major Général des Armées.
Tentatives d’attaques d’un lieu symbolique
Cette attaque, même si elle a été repoussée, marque un tournant majeur dans la crise socio-politique, institutionnelle et sécuritaire que traverse le Mali depuis plus 10 ans. Confronté à des attaques terroristes à répétition depuis plus d’une décennie, le Mali n’avait pas encore connu jusqu’a ce jour, une attaque près d’un lieu aussi symbolique que celui du camp de Kati qui est le cœur du commandement militaire et politique du pays.
Les forces terroristes qui frappent d’habitude le Nord et le centre du pays, viennent de réussir quelque chose d’inédit en tentant de s’attaquer au lieu de résidence du président de Transition, Assimi Goita. A travers cet acte, on peut déceler clairement leur puissance de frappe, leur capacité de nuisance vis à vis du pouvoir de Bamako.
La vulnérabilité du Mali
Et pourtant, ces derniers jours, la rhétorique de la capacité de lutte des Famas contre les terroristes, avait pris une proportion vertigineuse surtout après de nombreuses opérations de réplique réussie dans le nord et au centre du pays. Cette tentative d’assaut sur la garnison de Kati, intervient dans un contexte où les forces françaises Barkhane se retirent du territoire malien, comme l’ont exigé les autorités de Transition.
Ceci étant, cet acte posé par les terroristes, prouve à bien des égards la fébrilité et la fragilité du dispostif sécuritaire de Bamako, rendant ainsi vulnérables les institutions du pays.
Quoi qu’il en soit, au-delà de l’appel au calme adressé aux populations civiles suite à cette situation, les autorités maliennes doivent repenser leurs stratégies de lutte contre le terrorisme, au risque de se voir renverser par une éventuelle attaque terroriste.