L’épidémie de la variole du singe, une zoonose, c’est-à-dire une maladie infectieuse causée par un virus transmis par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs (écureuils, chiens de prairie…), était au centre de la Centre d’Information et de Communication gouvernementale (CICG) du mardi 19 juillet 2022.
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Invité de la tribune du CICG, le sous-directeur de l’Institut national d’Hygiène publique (INHP), Dr Daouda Coulibaly, a tenu à rassurer la communauté nationale qu’aucun cas de la variole du singe n’a été détecté sur le territoire ivoirien, à ce jour. Précisant que les premiers cas de cette “maladie infectieuse émergente causée par un virus transmis par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs”, ont été notifiés en mai 2022, par des États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Répondant aux questions des journalistes sur la variole du singe notamment la prise en charge des malades, le sous-directeur de l’INHP a fait savoir que, du 1er janvier au 04 juillet 2022, ce sont 6 027 cas confirmés de monkeypox qui ont été enregistrés dans le monde, dont 173 en Afrique pour trois décès.
Au 13 juillet, 912 cas ont été confirmés en France.
Le Ghana, pays voisin à la Côte d’Ivoire, compte 19 cas de variole du singe. À l’échelle mondiale, cette maladie émergente s’est rapidement propagée, début mai 2022, dans des pays où le virus n’avait pas été détecté auparavant.
Le singe n’est donc pas l’hôte principal du virus mais un hôte intermédiaire, a indiqué l’émissaire du ministre de la Santé. “C’est le monkeypox (virus de la variole du singe) qui transmet la variole du singe. Il appartient au genre des Othopoxvirus (de la famille des Poxviridae)” a-t-il souligné.
Variole du singe : quels symptômes ?
La variole du singe, débute 4 à 21 jours après l’infection. Sa durée d’incubation est donc très variable.
Santé Publique France étudie actuellement les manifestations cliniques des cas de variole du singe en France.
Au 14 juin, parmi les cas investigués, les symptômes les plus fréquents sont :
78% ont présenté une éruption génito-anale,
73% une éruption sur une autre partie du corps,
75% une fièvre,
72% des adénopathies,
14% une odynophagie (gène lors de la déglutition),
et 5% une toux.
En outre, selon une étude publiée samedi 2 juillet dans la revue médicale scientifique The Lancet, les cas européens de la variole du singe présenteraient des symptômes différents de ceux habituellement observés dans les pays africains.
Selon l’OMS, en Afrique, les symptômes apparaissent en 2 phases :
La période invasive jusqu’à 5 jours :
L’infection débute par une fièvre, souvent forte accompagnée de maux de tête, de courbatures d’asthénie (forte fatigue) et d’une adénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques sous la mâchoire et au niveau du cou, voire sous les aisselles ou ailleurs).
La période d’éruption cutanée sur le visage puis sur le tronc et enfin aux membres, apparaissant 1 à 3 jours après le début de la fièvre :
L’éruption vésiculeuse apparaît en une seule poussée, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes puis la cicatrisation.
Des démangeaisons sont fréquentes. Les bulles se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale.
Des complications peuvent subvenir:
Surinfection bactérienne:
Bronchopneumonie
Encéphalite
Infection de la cornée pouvant entrainant une perte de la vision
Déshydratation
Septicémie
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Prélèvement cutané, écouvillonnage des lésions, Test PCR: génome viral
MESURES DE LUTTE EN COTE D’IVOIRE
Il existe un risque de survenue de cas en Côte d’Ivoire liés au mouvements de population favorisent les contacts avec les populations des pays touchés; des cas confirmés au Ghana qui est un pays voisin; présence du réservoir animal (écureuils, rongeurs), et surtout des cas de monkeypox déjà survenus dans la forêt de Tai dans le passé chez les singes.
C’est pourquoi la Côte d’ivoire a renforcé sa surveillance épidémiologique aux frontières, dans les formations sanitaires pour une détection précoce des cas :
Elaboration et diffusion d’information et sensibilisation des populations sur les mesures de
prévention
Approvisionnement des établissements de santé en équipements de protection
individuelle (EPI), mesures mises en place depuis l’épidémie de Covid-19 :
Evaluation des capacités PCI des établissements de santé
Formation du personnel de santé
Mise en œuvre de la vaccination préventive
Face à la diffusion du virus et aux difficultés de tracer les contacts des personnes infectées, les experts de l’OMS recommandent qu’une vaccination préventive soit proposée aux groupes les plus exposés au virus : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans qui sont multipartenaires, les personnes en situation de prostitution, les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle. Elle peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels amenés à prendre en charge les personnes malades. Cette vaccination est mise en œuvre depuis le 8 juillet 2022 en Europe, aux Etats-Unis… Mais pas encore disponible en Afrique.
Toutefois, comme dans les autres pays où sévit la maladie, des cas sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), sans lien direct avec des personnes de retour de zone endémique.
Notons que c’est en 1958 au Danemark, au cours d’une épidémie animale, que le virus monkeypox ou virus de la variole du singe a été découvert. Le premier cas humain apparaît en Afrique en 1970 sur un enfant dans une province de la RDC.