Situé dans la région de la Marahoué, le département de Bouaflé fait face à une crise foncière depuis l’annonce, par l’Etat de Côte d’Ivoire, de procéder à la délimitation du territoire national. Seulement voilà, ce projet connaît quelques difficultés à Bouaflé. Explications.
Bouaflé : La communauté gouro de Koblata plaide pour la reprise de l’opération de délimitation des territoires villageois
En vue de prévenir les nombreuses crises qui minent le domaine foncier, le chef de l’État Alassane Ouattara, à travers son gouvernement, a mis en place l’Agence foncière rurale(AFOR). Créée par le Décret N°2016-590 du 03 août 2016 portant création, attributions, organisation et fonctionnement, l’AFOR répond au besoin d’accélérer le processus de sécurisation du foncier rural.
« L’État à travers l’administration territoriale a décidé de la délimitation de toute la Côte d’Ivoire. Arrivé sur l’étape de Koblata (quartier- village de Bouaflé) et les Yôwrè, quand on nous convoque, les Yôwrè boycottent les invitations. C’est ainsi que nous avons saisi l’autorité préfectorale du département pour dénoncer cette attitude. Contre toute attente, on nous fait savoir qu’après quelque temps passé, l’AFOR a procédé à la délimitation par le canal de la direction régionale de l’Agriculture. Ils ont commencé par le village de Koudougou, situé à quelques encablures de Bouaflé. Koudougou, faut-il le rappeler, fait partie du territoire de Koblata », a souligné Kouassi Bi Koffi Jonas, 1er conseiller de la Mutuelle de développement de Koblata(MUDEKO).
C’était le vendredi 08 juillet 2022 à Agboville, lors d’un entretien qu’il a accordé à Afrique sur-7. « Les Baoulé et les autres occupants de Bouaflé, sont unanimes sur le fait que la zone appartient aux Gouro de Koblata. À notre grande surprise, Dégbésré (territoire des Yôwrè) dit qu’il ne veut pas et que tout Bouaflé leur appartiendrait alors qu’ils nous ont trouvés sur place depuis des centenaires.
Présence d’une limite naturelle
Au moment où nous attendions qu’il y ait la reprise des opérations de délimitation, stoppées pour manque de consensus, les Yôwrè ont commencé le lotissement de l’espace. Et donc, les Gouro se sont opposés pour empêcher le morcellement parce que nous ne sommes pas encore d’accord sur la vraie paternité du territoire », poursuit le représentant de la chefferie de Koblata.
« Entre le peuple Yôwrè et nous, il y a une limite naturelle, matérialisée par la rivière Kan qui se jette dans le fleuve Bandama. Le territoire de Koblata est limité par la ville Bouaflé et après, vient celui des Yôwrè », dira Kouassi Bi Jonas, qui estime que c’est plus de 500ha de terres cultivables qui sont au centre de ce litige.
« Aussi, voudrions-nous solliciter la reprise de la délimitation avant tout projet de développement sur le territoire car cela nous permettra de connaitre les limites entre les Gouro, les Yôwrè à l’Est, les Gola au Sud, les Bonon à l’Ouest et les Yassoua au Nord. Pour la préservation de l’unité et la cohésion sociale dans le département », insiste la note en date du 25 juin dernier, adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé.
Tizié TO Bi
Correspondant régional