C’est l’indignation totale au Sénégal après l’annonce des autorités judiciaires du Sénégal de l’évasion de prison de Pape Mamadou Seck. Pour l’opinion publique, le jeune homme a plutôt été assassiné tout comme François Mancabou.
Moustapha Diakhaté s’interroge sur le silence du gouvernement à propos de l’évasion de Pape Mamadou Seck et du décès de Francois Mancabou.
Le ministre de la Justice et son homologue de l’Intérieur ne se sont pas prononcés sur l’évasion de Pape Mamadou Seck et du décès de Francois Mancabou.
Accusé de tentative de déstabilisation du pays, Pape Mamadou Seck aurait pu convaincre l’administration pénitentiaire qu’il était sérieusement malade. C’est ainsi qu’il aurait été transféré de Rebeuss au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Danctec. Il aurait réussi à prendre la tangente en sciant les barreaux de sa cellule. Pourtant, le malade ne serait pas arrivé à Le Dantec avec une scie à barre dont il aurait fait usage. Ce qui a soulevé des questions.
Comment s’est-il procuré cette scie qui lui a permis de se frayer un passage et profiter de l’obscurité pour disparaitre dans la nature, durant la nuit du 9 au 10 juillet 2022 ? Comment un détenu souffrant d’une maladie chronique grave, d’origine vasculaire au stade 5 et d’une hypertension maligne, peut-il s’évader de prison ? Sachant qu’il a un besoin impératif de soin. On en saura certainement davantage dans les jours ou même les heures à venir. Seulement, le journaliste Adama Gaye a d’ores et déjà accusé les autorités sénégalaises d’avoir tué l’opposant.
«Le monde entier est ici informé de l’assassinat du jeune Sénégalais Pape Mamadou Seck par l’Etat du Sénégal, qui le présente comme fuyard», a écrit le journal en ligne Limametti. De graves accusations qui ont fini de déclencher la polémique d’autant que le journaliste a ajouté : «Macky, ne viens pas nous dire par tes milices que ce détenu mystérieusement évadé, a été retrouvé une balle dans la tête, parce qu’il s’opposait aux forces sécuritaires qui le traquaient». Evadé ou mort, le cas de Pape Mamadou Seck est au cœur d’une vive polémique au Sénégal, où a débuté, depuis dimanche, la campagne pour les législatives du 31 juillet.
Le décès en détention de François Mancabou génère une vague d’indignation
Sur le plateau de Senegal7, le ministre Moustapha Diakhaté a dénoncé le mutisme de Me Malick Sall et Antoine Félix Diome.
Cet homme avait été interpellé également à Dakar le 17 juin dernier, jour de manifestations interdites à l’appel de la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Il était soupçonné de « faits d’actes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’État ». Sa famille et sa défense dénoncent des « tortures ». De son côté, le procureur a écarté la bavure.
Selon le procureur de la République, l’homme de 51 ans, arrêté chez lui, était membre d’un groupe qualifié de « Force spéciale », composé d’une dizaine de personnes. Il aurait été chargé de « développer des stratégies d’attaques et de harcèlement contre les forces de défense et de sécurité ». Toujours d’après le magistrat, François Mancabou aurait « violemment cogné le mur et les grilles de la cellule de rétention ». « Les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes », a-t-il ajouté.
Dans un entretien réalisé dans l’univers familial, par un média local, la tristesse et la désolation ont pollué l’atmosphère. Le père de Pape Modou, Pape Moussa Seck et sa tante Ndèye Mbacké Mbaye, ont décrit un enfant correct, timide et serviable. Ils ont aussi parlé de son cursus scolaire, de sa maladie et surtout de ses relations avec Ousmane Sonko. Aujourd’hui, les Seck attendent de recevoir leur enfant vivant ou dans un cercueil.