Le gouvernement de transition malien considère les 49 militaires ivoiriens interpellés dimanche à l’aéroport de Bamako comme « des mercenaires ».
Mali: Le statut des Ivoiriens arrêtés ne correspond en rien à la définition du mercenariat
La junte militaire malienne ne manque pas d’air ! Dans un communiqué de lundi, elle considère que les 49 soldats ivoiriens interpellés dimanche à l’aéroport de Bamako sont des « mercenaires et elle a décidé de les mettre à disposition des autorités judiciaires compétentes ».
Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, a assez cyniquement expliqué que « le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Pas des mercenaires
Le statut des Ivoiriens arrêtés ne correspond en rien à la définition du mercenariat selon la Convention de l’Organisation de l’unité africaine invoquée par Bamako.
Ces militaires appartiennent à l’armée régulière ivoirienne et étaient en mission officielle comme l’a précisé le porte-parole de la mission des Nations unies au Mali (Minusma). Selon lui, les militaires interpellés faisaient partie d’ « éléments nationaux de soutien » logistique à la Minusma qui sont des « effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de troupes, en soutien à leurs contingents », « une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix ».
En outre, comme le résume un humanitaire français sur Twitter : « Invoquer la convention de l’OUA sur le mercenariat en Afrique contre la RCI, alors qu’en même temps, on paye à prix d’or les tueurs de Wagner qui mènent des exactions majeures contre sa propre population, il faut vraiment être nés avant la honte, quoi…». Effectivement, les personnels russes du groupe Wagner, sous contrat avec l’État malien et accusés d’exactions, répondent bien par leur statut et leurs activités à la définition du mercenaire.
Enfin, la junte au pouvoir à Bamako ne perd des yeux ses propres intérêts. Elle a ainsi décidé que l’activité de protection de la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services », jusqu’alors assurée par les militaires Ivoiriens, sera désormais confiée aux forces armées maliennes. Contre rétribution bien sûr.
Quelle est l’actualité sur la situation entre la côte d’ivoire et le mali pays voisin?
49 militaires ivoiriens ont été arrêtés à l’aéroport de Bamako au Mali par la junte au pouvoir. Deux versions s’opposent. D’un côté, l’État malien assure qu’il s’agit de « mercenaires » envoyés pour troubler « l’ordre constitutionnel » du pays. En face, Abidjan demande leur libération immédiate. Le pouvoir ivoirien maintient qu’il s’agit de membres des forces armées envoyés pour appuyer des opérations de la MINUSMA.
Abidjan demande la libération immédiate des militaires après leur arrestation.
Dès l’annonce de leur arrestation, la Côte d’Ivoire a demandé la libération “sans délai” de ses militaires. Selon la présidence ivoirienne, « aucun militaire ivoirien de ce contingent n’était en possession d’armes et de munitions de guerre ». « La Côte d’Ivoire, qui a toujours œuvré au sein des instances sous-régionales, régionales et internationales, pour la paix, la stabilité et le respect de l’État de droit, ne peut s’inscrire dans une logique de déstabilisation d’un pays tiers« , défend le gouvernement ivoirien.
Selon RFI les soldats ivoiriens bientôt libérés.
Le président ivoirien était pour la première fois en visite d’État en Afrique du Sud vendredi 22 juillet afin de renforcer les liens et les échanges économiques avec son homologue Cyril Ramaphosa. Les deux présidents ont échangé autour des conséquences de la guerre en Ukraine, des opportunités d’investissements dans chacun de leur pays et des questions de sécurité qui concernent le continent. Leurs ministres ont également signé six nouveaux accords de coopération. En marge de ces échanges, lors d’une conférence de presse, Alassane Ouattara s’est aussi exprimé sur l’arrestation de 49 soldats ivoiriens au Mali il y a presque deux semaines et la médiation en cours de la présidence togolaise.a indiqué RFI.