« Les 49 soldats ivoiriens arrêtés (dimanche 10 juillet 2022 à Bamako) par les forces de défense et de sécurité du Mali sont considérés comme des mercenaires et seront jugés au Mali », a déclaré, lundi soir, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement sur l’ORTM 1.
Mali: Olivier Salgado (Porte-parole de la MINUSMA) contredit la junte militaire au pouvoir
Pendant que la junte malienne considère les 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, comme des mercenaires venus sur son territoire sans ordre de mission, clair, et lourdement armés, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA ), parle plutôt d’une simple mission de rotation dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de ses contingents. Dans une série de Tweet, Olivier Salgado, Porte-parole de la MINUSMA, explique la situation, totalement en déphasage avec la version des autorités maliennes que nous vous proposons un peu plus bas.
La réaction de la MINUSMA sur le cas des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali
« Les soldats interpellés dimanche à l’aéroport de Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. D’après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales. Les Éléments Nationaux de Soutien (NSE) sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les Missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA. Les relèves des contingents de la MINUSMA sont planifiées et s’effectuent en accord avec les autorités maliennes. Nous œuvrons à ce que les relèves de contingents originaires d’Afrique de l’Ouest, qui accusent un retard du fait de l’absence des autorisations requises, puissent intervenir au plus tôt ».
Le communiqué du gouvernement malien sur le cas des soldats ivoiriens arrêtés au Mali
Libération de 3 militaires ivoiriens sur les 49 arrêtés au Mali
Trois femmes qui font partie du groupe de 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, le 10 juillet dernier, ont été libérées, selon le gouvernement malien. Une libération, « à titre humanitaire ».
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, accusée par Bamako d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d’Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n’ont pas permis d’enregistrer de progrès.