Le Mali a protesté avec véhémence contre les récents propos du ministre espagnol des Affaires étrangères qui a affirmé ne pas exclure une intervention militaire de l’OTAN dans le pays, s’il y avait besoin. Ces propos irritent naturellement les autorités maliennes.
Mali: Le gouvernement en colère
En marge du sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord qui se tenait jeudi dernier à Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères s’est fendu d’une déclaration audacieuse contre le Mali.
En effet, José Manuel Albares a lancé qu’une intervention de l’OTAN dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, n’est pas à exclure. «Nous ne l’excluons pas, si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions»
Et comme on pouvait s’y attendre, cette déclaration du diplomate espagnol a provoqué la colère monstre des autorités maliennes qui ont, dans la foulée, convoqué l’ambassadeur d’Espagne au Mali, vendredi 1er juillet 2022.
L’ambassadeur d’Espagne à Bamako houspillé
L’ambassadeur d’Espagne au Mali a eu chaud, vendredi, après sa convocation par le ministre des Affaires étrangères malien suite aux déclarations du ministre espagnol des Affaires étrangères. Pendant plusieurs heures, Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères a tancé le diplomate espagnol dans son bureau en guise de protestation.
«Nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadeur d’Espagne au niveau du ministère des Affaires étrangères pour élever une vive protestation par rapport à ses propos», a indiqué vendredi soir Abdoulaye Diop lors d’un entretien à la télévision nationale. Le chef de la diplomatie malienne a en outre fait savoir que le gouvernement malien a demandé des explications à l’Etat espagnol.
«Nous avons demandé des explications, une clarification de cette position au gouvernement espagnol. Nous espérons que cela va venir assez rapidement, le ministre doit se rappeler que la situation actuelle d’insécurité et d’expansion du terrorisme au Sahel est surtout lié à l’intervention de l’Otan en Libye dont nous payons encore les conséquences», a-t-il aussi souligné.
Dans un communiqué de l’ambassade du royaume d’Espagne au Mali et au Burkina Faso, les autorités espagnoles déclarent n’avoir jamais tenu de tels propos à aucune réunion de l’OTAN. Vérité ou simple rétropédalage ? Rien n’est moins sûr !
L’enjeu sécuritaire pour l’Espagne
Ces dernières années, l’Espagne est devenue une porte d’entrée en Europe pour plusieurs migrants qui viennent de l’Afrique subsaharienne, précisément du Sahel. C’est dans ce sens que l’instabilité sécuritaire, politique et institutionnelle dans laquelle le Mali est plongée depuis 2012, inquiète énormément les autorités espagnoles.