Des médecins annonce une grève et réclament un audit de la gestion du Conseil de l’Ordre national des médecins de Côte d’Ivoire, dans une lettre ouverte au président de la République, Alassane Ouattara.
Ordre national des médecins: Un dol d’au moins 2.500.000 par médecin souscripteur à une opération immobilière, signalé
L’audit de la gestion du conseil national de l’Ordre des Médecins de Côte d’Ivoire et la reprise total du processus électoral des conseils régionaux et du conseil national de l’Ordre, dans le respect de la loi, sont entre autres les points de revendications des médecins approchés par Afrique-Sur7.
Ils dénoncent “un groupe mafieux élu depuis 2004” et qui s’est accaparé le Conseil national de l’Ordre des Médecins actuel, violant à tous égards les lois sur les élections, une gestion opaque de l’organe de régulation, un dol d’au moins 2.500.000 par médecin souscripteur à une opération immobilière et le refus d’alternance des instances dirigeantes depuis 2010.
Ci-dessous l’intitulé de la lettre ouverte au chef de l’Etat ivoirien pour assainir le Conseil de l’Ordre National des Médecins qui regroupe obligatoirement tous les médecins habilités à exercer leur art en Côte d’Ivoire.
“Tout d’abord nous tenons à remercier le Président de la République, Son excellence M. Alassane Ouattara qui a toujours œuvré pour doter la Côte d’Ivoire d’un système de santé performant et accessible, par la construction et la rénovation de plusieurs structures hospitalières, la réforme hospitalière et la gratuité ciblée des soins.
Le président Alassane Ouattara, soucieux de la santé de la population ivoirienne, a promulgué le 27 septembre 2021, la loi portant Organisation et Fonctionnement de l’Ordre National des Médecins de Côte d’Ivoire, afin de redynamiser le système sanitaire à travers cette institution chargée de réguler l’exercice de la médecine en Côte d’Ivoire.
Malheureusement les dirigeants de l’Ordre National des médecins de Côte d’Ivoire élus en 2004 et toujours en fonction, malgré l’expiration de leur mandat en 2010, ont volontairement pris en otage la corporation médicale et ont transformé cet organe de régulation de la profession médicale en un système mafieux, de dol, de gestion opaque et clanique.
Pour quelques exemples :
En 2005-2006 des médecins ont été victimes d’un dol d’au moins 2.500.000 par médecin souscripteur à une opération immobilière à l’initiative du Conseil national de l’Ordre des Médecins ;
La quasi- irréactivité face au phénomène de faux médecins exerçant en Côte d’Ivoire ;
La quasi- irréactivité face l’installation illégale et anarchique de structures sanitaires privées avec une concurrence déloyale dans ce secteur ; Le manque d’assistance aux Médecins face aux difficultés de la pratique médicale et dans les conflits avec les populations
Absence de communication dans la gestion des conflits ou incompréhension avec les populations ; Refus d’alternance des instances dirigeantes depuis 2010 ; Absence de bilan financier des cotisations annuelles des Médecins
La forclusion de ce conseil fragilisant la corporation face aux instances judiciaires et administratives
Biais dans le renouvellement des instances suscitées par la nouvelle loi, par la violation de ses articles 5, 22, 56 pour se maintenir aux commandes de l’institution
Cette façon de faire vient fouler au pied les aspirations de Monsieur le Président Alassane Ouattara et l’espoir qu’a suscité cette nouvelle loi qui vient rendre au Médecin son honorabilité et sa proximité avec les populations dans une relation apaisée et de confiance.
Depuis une dizaine d’années, dans une révolte silencieuse les Médecins se désolidarisent de leur Ordre qui n’enregistre qu’environ seulement 20 % du renouvellement annuel de l’adhésion de ses membres.
Aujourd’hui face au non-respect de la nouvelle loi censée redynamiser notre institution, nous ne voulons plus demeurer silencieux et DISONS NON à la violation de nos textes, NON à la gestion opaque de notre organe de régulation, NON au bafouement de notre honorabilité, NON à la médiocrité.
Nous appelons donc tous les Médecins à la désobéissance ordinale tant que :
– La loi portant Organisation et Fonctionnement de l’Ordre National des Médecins de Côte d’Ivoire ne sera pas respectée dans son esprit et dans sa lettre ;
– Le bilan des cotisations annuelles portant sur la gestion des 18 années du conseil national actuel ne sera pas faite ;
– La lumière ne sera pas faite sur les opérations immobilières, les ventes de stickers, les crédits, toutes les opérations menées au nom des Médecins de Côte d’Ivoire, censées aider au contrôle et à l’amélioration de l’exercice de la profession médicale et lutter contre la pratique illégale de la Médecine pour préserver les populations.
Monsieur le Président de la République, nous demandons :
– L’audit de la gestion du conseil national de l’Ordre des Médecins de Côte d’Ivoire ;
– La reprise totale du processus électoral des conseils régionaux et du conseil national de l’Ordre des Médecins de Côte d’Ivoire dans le respect de la loi
Chères consœurs et chers confrères, notre destin et celui de générations futures de Médecins se joue actuellement, notre avenir s’écrira par les décisions que nous prendrons face à l’imposture.
Restons mobilisés.
QUE DIEU BÉNISSE TOUS LES MÉDECINS DE CÔTE D’IVOIRE »