L’année 1990 marque le retour au multipartisme en Côte d’Ivoire. Depuis lors, l’Université et les Grandes Ecoles étaient devenues une institution hautement politisée. Cette époque a vu naître la FESCI par le truchement des enseignants du supérieur.
Douloureux souvenir de la FESCI : Damana Pickass interpellé sur les dangers de la politisation de l’école ivoirienne
Dans ce contexte, la FESCI était devenue le syndicat le plus puissant et la principale référence de défense des droits des élèves, des étudiants et l’organe populaire sous-seing privé de l’opposition pour semer le trouble à l’ordre public. Une solidarité active unit d’emblée la FESCI au Syndicat National de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (SYNARES). En effet, dans sa lutte contre le pouvoir (PDCI-RDA) en place, la FESCI a bénéficié du soutien du SYNARES.
Le SYNARES ayant aidé à la création de la FESCI, s’en est servi comme bras séculier pour ses revendications syndicales et son combat pour le multipartisme. Il l’a manipulée en lui faisant croire que son combat était noble. Du coup, la FESCI soutenait les idéaux du SYNARES. En outre, en s’affiliant au SYNARES, elle se retrouva l’alliée naturelle des partis d’opposition. Cependant, avec le coup d’Etat de 1999 et les élections de 2000, le FPI prend les rênes du pourvoir.
La FESCI devient le Tout-Puissant syndicat estudiantin, voire le Bras séculier du pouvoir FPI en place, dicte alors sa loi sur les campus, et les libertés académiques n’existent pratiquement plus ; les étudiants et enseignants sont très souvent molestés, séquestrés par les membres de la FESCI dans une totale impunité. Les universitaires sont confrontés à la violation des libertés académiques, mais sont incapables d’agir en raison de leurs intérêts et parti pris politiques.
Les souvenirs atroces des activités meurtrières perpétrées par la FESCI restent et demeurent édifiants
Du coup, les politiciens du pouvoir ont développé une mafia, prenant ainsi en otage l’université et les écoles. On peut noter sans risque de se tromper que la classe politique est la cause des violences au campus et que les étudiants sont manipulés par les politiciens. Quand le virus politique paralyse les amphithéâtres, l’instrumentalisation est relayée jusque dans les institutions de l’Etat. En effet, dans le cadre de l’implantation du PPA-CI, le Secrétaire général de ce parti d’opposition, Damana Adia Pickass a entrepris des visites de travail dans les régions du pays.
A cet effet, dans cette dynamique de ratissage il veut s’introduire dans le milieu estudiantin afin de réveiller les vieux démons que lui et ses camarades y ont installés lorsqu’ils étaient aux affaires. Les souvenirs atroces des activités meurtrières et de casses diverses des biens publics perpétrées par la FESCI restent et demeurent édifiants dans les esprits des ivoiriens. Il est donc nécessaire dès à présent d’éviter la politisation des campus afin de les consacrer entièrement à leurs missions premières qui sont l’enseignement, la formation et la recherche.
Il faudra y éradiquer, tout comportement dissimulé, coloré de politique partisane aux multiples facettes. Pour cela, il faut extirper de l’espace universitaire les faits et gestes politiques. Les syndicats estudiantins doivent demeurer uniquement dans leurs rôles premiers et cartésiens de défense des intérêts et du bien-être de ses syndiqués.
Par Idriss DAGNOGO, Ivoirien résidant en France