La Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins avec ses leaders politiques. Elle est désormais au cœur des préoccupations de son peuple qui se retrouve dans un tourbillon dans lequel il est maintenu depuis une trentaine d’années par ses dirigeants politiques, notamment les Présidents Henri Konan BEDIÉ, Alassane OUATTARA, Laurent GBAGBO.
Côte d’Ivoire: Comment Bédié, Ouattara et Gbagbo font perdurer le suspens de leur candidature en 2025
Ces derniers peinent ou refusent à trouver une issue heureuse à partir de laquelle la Côte d’Ivoire pourrait retrouver la pérennité de la paix et marcher droitement vers la démocratie. Il est grand temps de réfléchir à une nouvelle génération de leaders, capables de relever plusieurs défis comme ceux du savoir, du développement, de la promotion de la démocratie, des droits humains, et de la mise en place de nouvelles conditions de paix, de justice, d’équité et de liberté, gage d’un développement durable. En effet, les pays qui ont pu bénéficier d’un leadership éclairé ont connu un développement avancé, tandis que ceux qui n’en ont pas bénéficié, croupissent dans la misère, victimes d’une mauvaise gestion des affaires publiques.
De ce point de vue, le cas de la Côte d’Ivoire est particulièrement critique. C’est la raison pour laquelle, après la mort du père de la nation feu Félix Houphouët BOIGNY, on ne peut s’empêcher d’évoquer cette question de leadership et de sa bonne compréhension. La qualité des leaders est devenue un enjeu majeur dans la réussite et l’enracinement du processus démocratique. La problématique et la résilience de la paix résultant de la démocratisation restent encore floues dans les mentalités ivoiriennes en raison des séquelles des crises sociopolitiques récurrentes qui en ont découlées. La nécessité d’inventer une nouvelle alternative de gouvernance sans laquelle le processus démocratique entamé depuis la mise en place de la nouvelle constitution de 2016, risque d’être compromise en 2025.
Faire émerger une nouvelle génération de leaders
On le voit déjà à travers les hésitations des trois leaders politiques qui font perdurer le suspens de leur candidature en 2025. Cependant quelles velléités politiques adviendraient au regard des situations gérontologiques de nos trois leaders aux échéances électorales prochaines surtout que leurs états physiques actuels laissent à désirer ? Il serait nécessaire de faire émerger une nouvelle génération de leaders, capables de poursuivre la dynamique de développement entamée, capables aussi de mieux défendre les intérêts des populations, à partir du respect scrupuleux des différentes institutions étatiques. Ce respect des institutions est encore loin d’être un acquis à cause de plusieurs influences contradictoires que les responsables des partis politiques et affidés maugréent.
A cela, s’ajoutent les pesanteurs ethno-sociales. L’engagement politique de la jeune génération se construit et prend forme à partir de l’héritage acquis auprès des mentors et de l’expérience. L’émergence de nouveaux leaders ne se fera pas sans la prise en compte de nombreux facteurs et situations complexes. Ces nouveaux leaders seront en compétition avec le reste de la fratrie politique. Et le meilleur serait le choix de la majorité. Nous osons croire qu’à l’issue de leur rencontre prochaine dans le cadre du dialogue politique, l’intérêt supérieur de la nation primera sur toutes autres considérations.
Une réflexion de Idriss DAGNOGO, Ivoirien résidant en France