L’artiste Zirignon Dodo Lather va mal. Cet artiste qui a été révélé au grand public comme danseur populaire, qui a fait ses preuves dans le « ballet national » et le Kiyi M’bock de wêrê wêrê Liking, collaboré avec BAILLY Spinto et SERI SIMPLICE, est très malade.
Zirignon Dodo Lather ou la symphonie inachevée?
Prenez les grelots et autres ustensiles de cuisine usagers. Puis faites du bruit pour tenter de libérer le soleil pris au piège de la lune (éclipse solaire). Faites le tour du village de Djedjedigbeupa, criez au sort en entonnant un chant mythique de nos ancêtres. Faites le tour du village en chantant, priant nos ancêtres de nous prêter leur secours ! L’artiste ZIRIGNON DODO LATHER va mal. Cet artiste qui a été révélé au grand public comme danseur populaire, qui a fait ses preuves dans le « ballet national » et le Kiyi M’bock de wêrê wêrê Liking, collaboré avec BAILLY Spinto et SERI SIMPLICE, est très malade. DODO LATHER qui est devenu par apprentissage chanteur compositeur grâce à Kobehi Bazo, Bailly Faras et Dazegnon Billy, qui fut l’un des piliers du défunt groupe « TOYOUA », ne va pas du tout bien.
Avec feu Abie Delacogne, il avait connu son baptême de feu le 05 août 1995 au Baron Bar de YOPOUGON. ZIRIGNON HERVÉ VALÉRY alias DODO LATHER est actuellement très malade. Pour éviter de trahir le secret médical, nous dirons tout simplement qu’il ne reconnaît plus sa propre progéniture. Il est inscrit au couloir affection de longue durée et traitements à risque. Notre artiste est aujourd’hui dans l’obligation de vivre de l’assistanat public. Zirignon Dodo Lather, Zikahi a été un virtuose de la danse dans l’Alloukou avec feu Abié Delacogne. C’est avec cet artiste, paix à son âme que ZIRIGNON DODO LATHER a connu son ascension dans la grande région de GAGNOA.
Il était l’attraction du public des funérailles traditionnelles en pays Bhété. DODO LATHER sur une piste de danse est un véritable régal au point de faire oublier la douleur de la disparition d’un proche parent. Lancé sur une piste, Zikahi, (pour les intimes) fait semblant de dandiner, gambille, frétille puis remue tout le corps au rythme du tam-tam de Alain Guigo, son batteur talentueux. Ses arrêts brusques et enchaînés de pédales mouvementées ne laissaient personne indifférent. La chanson et la danse vont faire de lui un artiste complet. Il va s’y mettre avec la voix ténor grave et aiguë léger, parfois baryton et basse, DODO LATHER se révèle comme un artiste avec qui il faudra compter désormais dans le GOH.
« Implorons le tout puissant afin qu’une âme généreuse daigne l’évacuer en Europe pour des soins intensifs »
Il tire ses inspirations de la tradition et rite culturelles Bhété. Le rythme Alloukou devient son terreau fertile. Ce rythme d’ambiance inventé par Albert DJEDJE Koussi Koussa est devenu son espace rythmique de prédilection. Il enchaîne hommage à des personnalités politiques et administratives de la région de GAGNOA et chants de réjouissance populaire. L’élève de BAILLY Faras et Kobehi Bazo est devenu un maître incontesté ! Avec lui l’aloukou a pris des grades. De la simple ambiance nocturne villageoise, l’aloukou atteint des dimensions insoupçonnées. Le temps, l’unité de mesure de la durée musicale jadis monocorde en Alloukou, prend de la hauteur avec DODO LATHER.
Sa variation met en lumière le talent de celui qui a appris aux côtés de ses maîtres. Mais de qui tenait-il cet art ? En pays Bhété, deux écoles de pensées s’affrontent sur cette méthodologie. Il y a ceux dirigés par feu Ernesto Djédjé qui soutiennent mordicus que ne devient artiste chanteur que celui qui est issu de la lignée de parents chanteurs. Une autre dirigée par feu Amédée Pierre soutenant que la chanson s’apprend aux contacts de grands chanteurs. Zirignon Dodo Lather est de la dernière école. De grâce, implorons le tout puissant afin qu’une âme généreuse daigne l’évacuer en Europe pour des soins intensifs.
GILLES CHRIST DJEDJE