Devant la menace de déguerpissement qui plane au-dessus de la tête des habitants de Grand-Bassam jusqu’à Anani, Pulchérie Gbalet a donné de la voix en interpellant les autorités ivoiriennes. La présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) estime que ces populations n’ont reçu aucune indemnisation.
Pulchérie Gbalet : » C’est ça la « Côte d’Ivoire » solidaire ? »
Pulchérie Gbalet est très remontée contre le gouvernement ivoirien relativement au déguerpissement d’habitants de Grand-Bassam. En effet, la première responsable de l’Alternative citoyenne ivoirienne fait remarquer que ces populations ont le sommeil troublé depuis plusieurs mois.
Elle note que ceux-ci sont menacés de déguerpissement et viennent de recevoir une nouvelle mise en demeure du ministère de l’équipement le 2 juin 2022. Il leur est sommé de déménager, mais en même temps des démolitions de bâtiments ont eu lieu le même jour, déplore Pulchérie Gbalet.
« Le problème, c’est que malgré trois recensements, PERSONNE n’a bénéficié d’aucune indemnisation. L’occupation du domaine public donne t-il le droit à l’Etat de détruire des biens et des vies ? Non seulement ces personnes ne sont pas installées là clandestinement, mais certaines vivent là depuis plus de 30 ans et d’autres payent des taxes. La moindre des choses, c’est donc de suivre les procédures pour un déguerpissement normal qui recommande une étude d’impact environnemental et social, un recensement des populations dans l’emprise du projet et une indemnisation avant la libération du site », critique la présidente de l’ACI.
L’actrice de la société civile pense que les autorités ne devraient pas « déguerpir des ménages en pleine période des examens ». « Et même si un sursis a été négocié jusqu’au 15 juillet, avec quoi les personnes affectées vont-elles et où ? Pendant combien de temps l’Etat va t-il continuer d’humilier et d’appauvrir les plus vulnérables ? C’est ça la ”Côte d’Ivoire solidaire” ?, s’est-elle interrogée.
Pulchérie Gbalet a donc interpellé le gouvernement de Patrick Achi, Amnesty International ainsi que les organisations et la communauté nationale et internationale sur la situation que vivent ces populations à Grand-Bassam.
Arrêtée dans la nuit du 15 au 16 août 2020 pour avoir appelé à manifester contre le 3e mandatd’AlassaneOuattara, elle a été inculpée pour « troubles à l’ordre public ». L’activiste de la société civile a été libérée après huit mois de détention.