Depuis quelques jours, le joueur de football sénégalais du Paris Saint-Germain, Idrissa Gana Gueye, fait l’objet de vives critiques et d’un lynchage médiatique à nul autre pareil.
Gana Gueye a certes signé un contrat pour jouer et défendre les couleurs du PSG, mais n’a pas signé de contrat pour défendre et endosser la lutte de la communauté LGBT
Hommes politiques français, journalistes, chroniqueurs et spécialistes de tous genres, font des sorties au vitriol contre le joueur sénégalais. Ils réclament tous des sanctions à son encontre, pour le refus qu’on lui prête d’arborer le maillot de son équipe, floqué aux couleurs LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres), et partant son refus de s’associer à la lutte contre l’homophobie. Cette déduction est un véritable raccourci indécent. L’on peut bien être contre l’homophobie, sans pour autant endosser les actions LGBT. Dans de nombreux pays, l’homosexualité est tolérée. Ce qui l’est moins, c’est la pression qu’exercent les pays occidentaux, sous l’activisme de la communauté LGBT, pour qu’elle soit légalisée. Vouloir imposer le soutien des actions LGBT à tous les pays et à tous les hommes, est une hérésie qui heurte la sensibilité, les valeurs et la culture de nombreuses personnes, et cela ne peut prospérer.
La sortie de Mme Valérie Pécresse, madame moins de 5% à la présidentielle française, est le symbole achevé de la conviction qu’ont les occidentaux de ce que les valeurs auxquelles ils croient, doivent être celles du monde entier. Sa demande de sanction du joueur par son club, est à l’image des menaces de sanctions proférées à longueur de journée à l’endroit des pays, qui dans leur législation, pénalisent l’homosexualité. Ne nous trompons pas. Cet épisode Gana Gueye, reflète bien la conception et la vision des occidentaux du monde, où seules, leurs valeurs sont celles qui vaillent et que doivent adopter les autres peuples. Il n’y a de valeurs à promouvoir que les leurs. Ainsi, ils peuvent accepter et promouvoir le fait qu’un homme copule avec un autre homme, mais s’offusquer, s’indigner et condamner qu’un homme épouse deux femmes.
Si leur culture permet que des personnes de même sexe se marient, cela est une abomination dans d’autres cultures, tout comme l’est la polygamie pour eux. Il ne s’agit pas de juger mais de respecter les croyances et les valeurs des uns et des autres. Mais cela reste un vœu pieux. La crise en Ukraine qui se déroule sous nos yeux, nous donne de voir et d’entendre des énormités de certains journalistes et spécialistes français qui écument les plateaux de télévision. Ce qui ressort de leurs analyses et de leurs affirmations déclamées d’un ton doctoral, c’est que le monde est manichéen : la crise en Ukraine, est une confrontation entre l’Occident et La Russie, entre la civilisation et la barbarie, entre la démocratie et la dictature, entre le monde libre et le monde des opprimés, entre le bien et le mal. Il reste entendu que pour eux, le bien, la démocratie, la civilisation, la liberté sont l’apanage du monde occidental, quand la Russie incarne le mal, la barbarie et la dictature, que doit combattre le monde entier.
Dans ce « Ganagate », les dirigeants du Paris Saint-Germain, doivent savoir raison garder et faire la part des choses
C’est la raison des pressions exercées sur certains Etats qui veulent bien se mettre à équidistance des deux blocs. Cela est inacceptable pour eux. Ainsi, ces « sommités » condamnent à longueur de journée la Russie pour son opération spéciale en Ukraine, pleurent à se fendre l’âme les morts, et déplorent les destructions. Mais elles n’ont pas la même compassion pour les irakiens tués et dont le pays est laissé en lambeaux. Aucune compassion non plus pour la Libye jadis, prospère, et qui est aujourd’hui un pays sans état, après les bombardements de l’Otan, sous la houlette de Sarkozy. Que dire des palestiniens ? Il ne se passe pas de jour sans que ce peuple ne pleure ses morts, œuvres d’Israël qui n’est jamais condamné. Ce sont ces positions et ces valeurs à géométrie variable, qu’on veut ériger en symbole de la civilisation universelle que tout le monde doit adopter.
Mais si hier, à coups de canon, ils ont imposé leur langue, leur religion, leur mode de pensée, bref, leur civilisation, à une partie du monde, qui a fini par tout intérioriser, il ne sera pas aisé aujourd’hui d’imposer des valeurs auxquelles cette partie du monde ne croit pas et qui heurtent sa sensibilité. C’est dire que désormais, « la civilisation universelle » a des limites. Dans ce « Ganagate », les dirigeants du Paris Saint-Germain, doivent savoir raison garder et faire la part des choses. Gana Gueye a certes signé un contrat pour jouer et défendre les couleurs du PSG, mais n’a pas signé de contrat pour défendre et endosser la lutte de la communauté LGBT. S’il estime que cela n’est pas son combat, c’est son droit le plus absolu, mais cela ne fait pas de lui un homophobe pour autant. Ainsi va le monde. Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.