Les villageois de Mbatto-Bouaké, village situé dans la sous-préfecture de Bingerville, viennent de se voir rétablis dans leurs droits par le Conseil d’État qui vient de debouter le ministère de la Construction dirigé par Bruno Koné.
Mbatto-Bouaké: Le Conseil d’État inflige un camouflet au ministère de la Construction
Le Conseil d’État « annule l’arrêté n°16-146/MCLAU/DGUF/DU/SDAF du 16 juin 2016 du ministère de la Construction, du Logement de l’Assainissement et de l’Urbanisme portant approbation du plan de redressement du lotissement dénommé M’Batto Bouaké, commune de Bingerville ».
La décision de l’instance judiciaire porte sur une parcelle de 300 hectares dans le village Mbatto-Bouaké, dans la sous-préfecture de Bingerville. Depuis 2019, des propriétaires terriens se disent spoliés de leurs patrimoines fonciers par des entreprises d’aménagement foncier et réclamaient la restitution de leurs terres.
Ceux-ci dénonçaient une opération de bradage de la terre de Mbatto-Bouaké au détriment des détenteurs réels des droits coutumiers.
« Deux opérateurs économiques en complicité avec le chef du village ont reçu des documents administratifs de manière frauduleuse. Or nous n’avons jamais vendu nos terres. Ce qui trouble notre quiétude et notre sommeil», avait dénoncé dame Djro Bedi Clémentine, secrétaire de l’association des propriétaires terriens, lors d’une conférence de presse.
Selon les plaignants, deux arrêtés avaient été pris dans le but de régler le problème: le redressement et le lotissement. Mais, des opérateurs économiques, en complicité avec le chef du village, M. Anoma Badiglon Edouard, ont récupéré ces arrêtés pour déposséder les villageois.
Ces arrêtés en date du 06 juin 2016 et du 04 janvier 2017 auraient été récupérés respectivement par messieurs Dosso Aboubacar Sidiki et Sanogo Abdoulaye, tous deux opérateurs économiques. «Ils sont rentrés en brousse, ont détruit nos plantations et patrimoines sans oublier la séquestration et la détention de nos frères», avait fustigé le vieux Obrou Oketé.
La décision du Conseil d’État annulant «l’arrêté n°16-0146/MCLAU/DGUF/DU/SDAF du 16 juin 2016 du ministère de la Construction, du Logement de l’Assainissement et de l’Urbanisme portant approbation du plan de redressement du lotissement dénommé M’Batto Bouaké, commune de Bingerville », est un camouflet pour le chef Anoma Badiglon dans le conflit qui l’oppose aux propriétaires terriens dans leur ensemble, particulièrement les membres de la Coopérative des planteurs de palmier à huile de Mbatto-Bouaké.