Si en ce moment vous subissez des inégalités, une pauvreté plus intense avec un pouvoir d’achat qui explose du fait de l’augmentation du prix des denrées alimentaires, la cause n’est pas un châtiment de Dieu mais en partie la guerre en Ukraine dont les conséquences économiques et commerciales remettent en cause un peu plus l’idée de la « mondialisation heureuse ». « Regards sur le désordre africain » par Tall Madina, Analyste politique et géostratégique, chercheuse sur les questions de terrorisme au Sahel et dans le Golfe de Guinée; Éditorialiste politique et Présidente du Mouvement « Nouvel Afrique – Nouvelle Génération ».
« Que la guerre en Ukraine ne serve pas de prétexte pour voiler l’inefficacité de certaines politiques… » (Tall Madina)
Pour autant, il est vrai que la guerre en Ukraine a exacerbé les difficultés, mais que cela ne serve pas de prétexte pour voiler l’inefficacité de certaines politiques à répondre aux besoins primaires des populations.
En effet, le continent africain souffre d’une santé précaire. Même si la Covid-19 fait quelques pas en arrière, l’Ouest africain se meurt de ses propres plaies, toujours allergiques à la démocratie véritable et à plus d’égalité et de justice au service d’une meilleure répartition des richesses.
À la croisée des chemins entre crise politico-institutionnelle, pressions sociales et terrorisme à la conquête des États, les affaires « Porta Potty » ont eu peut-être raison de nous rappeler que la société africaine notamment tend vers sa déchéance, la perte de son authenticité et de ses valeurs morales.
Quel type de société africaine voulons – nous?
Dans certains États où la prostitution politique et la voyoucratie deviennent un modèle de réussite, de prestige sociale et d’opulence à souhait, devrions-nous seulement condamner les débauches sociales et les déversoirs à merde que deviennent les réseaux sociaux alors même que des générations grandissent avec deux des plus grands handicaps de l’Afrique :
la mauvaise éducation et l’inculture? Les réactions face aux débauches sociales et dérives politiques doivent conduire à nous interroger sur une question fondamentale : Quel type de société africaine voulons – nous? Celle qui vit, survit ou celle qui périt ?
À l’aune de la construction lente mais certaine d’un nouvel ordre économique mondial qui sonnera le glas des systèmes et démocraties africains inféodés aux modèles occidentaux, le réveil de l’Afrique dans le concert des nations devient un enjeu existentiel et inévitable.