Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères de France, est convoqué par la justice du Mali dans l’affaire du marché des passeports.
Jean-Yves Le Drian dans de beaux draps au Mali
Une première en Afrique de l’Ouest, Jean-Yves Le Drian, ministre français en exercice, est convoqué par une justice africaine pour des faits de « atteinte aux biens publics et autres infractions ». Le politicien breton est invité par la justice malienne à se présenter devant un juge d’instruction du pôle économique et financier de Bamako.
Le courrier du juge dont nous avons reçu copie, demande à l’ancien ministre de la Défense de François Hollande de se « présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant ».
Du côté français, du Quai d’Orsay plus précisément, il a été indiqué à l’AFP une absence de saisie à cet effet. « Aucune notification ni information d’aucune sorte ne nous sont parvenues par les canaux appropriés ».
Un courrier de la justice malienne signée du Juge Mahamadou Bello Dicko a pourtant bien été envoyé au ministre français des Affaires étrangères.
Que rapproche la justice à Jean-Yves Le Drian ?
Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice du Mali dans une affaire de conflit d’intérêts. C’est plusieurs associations de la société civile du Mali, dénommée « Maliko » [ La cause du Mali ], qui ont porté plainte contre le bras droit d’Emmanuel Macron pour une affaire d’attribution d’un marché de fabrication de passeports maliens à une société française.
Le fils de Jean-Yves Le Drian est lié à l’entreprise française qui a illégalement bénéficié du marché. Ce deal avait été passé sous l’ère du défunt Président malien Ibrahim Boubacar Keita. Sous la gouvernance de ce dernier, le Mali entretenait de meilleurs rapports avec la France.
Mais avec l’arrivée du Colonel Assimi Goita, ces rapports se sont fortement rafraichis. La justice malienne est persuadée que le ministre français a usé de son influence pour faire attribuer ce marché à l’entreprise française, qui en retour reverserait des commissions à son fils Thomas Le Drian.
L’association Maliko à l’origine de cette plainte s’est constituée partie civile. Elle a mis un document appuyant sa démarche à la disposition de la presse. « Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret (…) portant code des marchés publics.» C’est le non-respect de ces règles qui biaise l’attribution du marché susmentionné, selon Maliko.