Tout comme son mentor Guillaume Kigabfori Soro, Issiaka Fofana vit en exil depuis trois ans. Dans une interview accordée au magazine La Revue, l’ancien directeur général de la LONACI (Loterie nationale de Côte d’Ivoire) revient sur les raisons profondes de la séparation entre Alassane Ouattara et l’ex-président de l’Assemblée nationale.
Issiaka Fofana : « N’oublions pas que Ouattara et Soro ont la même base sociologique »
La rupture entre Guillaume Soro et son « père » Alassane Ouattara continue d’alimenter la vie politique ivoirienne. Trois ans après la démission de l’ancien député de Ferké de la tête de l’Assemblée nationale, Issiaka Fofana n’a pas hésité à donner les raisons du divorce entre les deux hommes. L’ex-patron de la LONACI explique que « pour mieux appréhender les relations entre le pouvoir RHDP en général et le président Ouattara et le président Guillaume Soro, il faut les situer au plan purement politique ».
Pour lui, « tout le reste n’est que spéculations ». Issiaka Fofana fait savoir le chef de l’État ne peut pas plus aimer les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo que son mentor. « L’acharnement juridico-politique que subit le président du GPS obéit à une logique politique. N’oublions pas que Ouattara et Soro ont la même base sociologique, culturelle et politique. Dans cette configuration le président Soro apparait comme un adversaire coriace, celui qui peut éroder significativement son électorat du nord », a-t-il signifié.
La justice ivoirienne a condamné Guillaume Soro à la prison à vie pour « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État ». Il vit en Europe depuis son retour manqué à Abidjan le 23 décembre 2019. Issiaka Fofana est convaincu que le jour où le fondateur de GPS (Générations et peuples solidaires) abandonne ses ambitions politiques, « il recevra du président Ouattara les plus tendres et intenses embrassades de sa vie ». Moussa Touré et Affoussiata Bamba Lamine, respectivement conseiller en communication et avocate, sont également en exil auprès de l’ancien allié de Ouattara.