Devant le parlement ivoirien dans toutes ses composantes (Assemblée nationale et Sénat), réuni en congrès, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a livré son message sur l’état de la nation. Il a passé en revue différents domaines et présenté les acquis au plan éducatif, sécuritaire, diplomatique, économique, infrastructurel et social, etc.
Discours de Ouattara sur l’état de la Nation, nouveau gouvernement: Rien de nouveau sous le soleil…
Sans surprise, et comme ses messages de fin d’année ou de la célébration de l’indépendance, ont été célébrées l’embellie de l’économie ivoirienne, sa résilience face à l’adversité notamment de la covid 19 et aujourd’hui la guerre en Ukraine, la hausse des revenus des ivoiriens. L’éducation ne fut pas en reste. De nombreux collèges de proximité ont été construits, de même que huit universités. La dotation du pays en infrastructures se poursuivra pour permettre le désenclavement de nombreuses régions. D’autres sujets furent abordés. Tout ceci fut déclamé dans la sempiternelle autosatisfaction et auto-célébration, qui deviennent de plus en plus ennuyeuses, du fait de leur récurrence.
On retient donc que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’un des points saillants du message du chef de l’Etat, fut assurément la nomination de M. Tiemoko Meyliet Koné pour exercer les fonctions de Vice-président de la République. Deux ans après le départ de M. Daniel Kablan Ducun, le poste vient enfin d’être pourvu…deux ans au cours desquels, le ciel n’est pas tombé sur la tête des ivoiriens. C’est dire qu’on peut bien s’en passer, mais bon, cela est contenu dans la constitution, et il faut s’y conformer. A ce sujet, écoutons le chef de l’Etat :
« …L’une des innovations majeures de la constitution du 8 novembre 2016 a été l’institution du poste de Vice-président de la République en son article 55 alinéa 2 qui stipule que le Président de la République choisit un Vice-président, en accord avec le Parlement. Je voudrais porter à votre connaissance mon choix pour occuper le poste de Vice-président, resté vacant depuis le 14 juillet 2020… …J’ai porté mon choix sur Monsieur Tiemoko Meyliet Koné pour exercer les fonctions de Vice-président de la République… » Sans être dans le secret des dieux, les parlementaires (députés et sénateurs) ont-ils préalablement été consultés avant l’annonce officielle de cette nomination ? Ou l’ont-ils découverte et endossée dans la salle pendant ce message à la nation ?
Les Ivoiriens devront encore attendre
D’autre part, de nombreux ivoiriens attendaient ce message avec beaucoup d’espoirs que certains problèmes trouveraient des réponses, à l’effet de permettre au pays de tourner définitivement la page sombre de son histoire. Mais hélas… Le dialogue politique y a juste été évoqué ; le chef de l’Etat a salué les acteurs, sans rien dire des résolutions et des recommandations. De nombreuses personnes auraient souhaité entendre le chef de l’Etat se prononcer sur les préoccupations que sont, la libération des prisonniers politiques et militaires, le retour au pays du ministre Charles Blé Goudé et de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafory Soro.
Des actes forts qui auraient permis de décrisper l’atmosphère politique et surtout solder cette histoire sombre du cheminement de notre pays. Malheureusement il n’en fut rien, et les ivoiriens devront encore attendre. Après le message à la nation, Le Premier Ministre Patrick Achi a fait connaître son nouveau gouvernement de 32 membres au lieu de 41. On aura remarqué la disparition des secrétariats d’Etat et la disparition de certains ministères. Mais l’ossature n’a pas changé. 20 ministres sur 32, viennent du grand nord… très peu femmes… comme quoi : « …ce qui a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil… » (Ecclésiaste 1-9). Ainsi va le pays. Et s’il y a eu un soir en Eburnie, il y aura assurément un matin et l’ivraie sera séparée du vrai.