Covid-19 – La Banque mondiale organise un webinaire sur les enjeux de la révolution numérique, sous la thématique: comment les pays peuvent-ils soutenir la croissance, la productivité, l’inclusion et la résilience en se tournant vers les innovations impulsées par le secteur privé tout en garantissant un cadre porteur ?
La Banque mondiale ausculte la révolution numérique et son impact pendant la pandémie de la Covid-19
La COVID-19 a précipité les économies sur des trajectoires de croissance radicalement divergentes : les économies avancées devraient se rétablir complètement d’ici 2023.
Mais le relèvement de celles en développement, pourrait prendre des années. La pandémie a néanmoins conduit les pays en développement à adopter des solutions numériques innovantes grâce auxquelles ils peuvent engager leur transformation économique et se placer sur la voie d’une croissance verte, résiliente et inclusive.
Les investissements privés et publics dans les solutions digitales apportent des services essentiels aux plus pauvres, créent des emplois, soutiennent les petites et moyennes entreprises, favorisent le commerce et les services, et renforcent la résilience aux chocs.
1,7 milliard de personnes n’ont pas de compte bancaire
Dans le même temps, plus de la moitié des pays en développement ne sont toujours pas connectés, tandis que les problèmes de confidentialité des données et de cybersécurité posent des risques croissants dans le monde entier.
Un tiers des adultes dans le monde, 1,7 milliard de personnes, n’ont pas de compte bancaire.
La pandémie a également mis en lumière une autre fracture, liée aux usages numériques : alors que le nombre de personnes connectées à l’internet dans le monde a atteint cinq milliards pendant la pandémie, trois milliards d’individus en sont encore privés, parmi lesquels 96 % vivent dans des pays en développement. De toute urgence, selon la Banque mondiale, il faudra enrayer la hausse des inégalités digitales dans le monde. L’adoption généralisée du numérique, rendue possible par un accès abordable à l’internet et l’acquisition des compétences nécessaires, offre un potentiel illimité pour parvenir à instaurer une reprise plus résiliente.
Grâce aux technologies numériques, certaines fractures, que des solutions « en dur » ne parvenaient pas à réduire, se sont résorbées et les populations vulnérables, qui se retrouvent souvent exclues, ont pu être connectées. Pendant la pandémie, les États qui ont recouru à des bases de données et des systèmes d’identification numériques pour le versement des allocations publiques ont touché 39 % de bénéficiaires de plus que les autres. Au Chili, alors que de nombreuses administrations demeuraient fermées pour endiguer la propagation du virus, deux millions d’habitants en situation de précarité ont pu directement percevoir des aides sociales sur leur CuentaRut, un compte bancaire de base dont l’ouverture ne nécessite qu’un document national d’identité.
La dématérialisation des services essentiels a élargi les perspectives des plus fragiles, tout en préservant la santé des populations lors des confinements. La Côte d’Ivoire a proposé des examens médicaux à distance, par téléphone portable, et un suivi de l’infection par géolocalisation. Le télé-enseignement a permis d’assurer une continuité pédagogique, alors que les fermetures d’écoles touchaient plus de 1,6 milliard d’élèves dans le monde. La Turquie, par exemple, a étoffé son portail d’enseignement en ligne pour intégrer 18 millions d’élèves et plus d’un million d’enseignants.
L’inclusion numérique ouvre des possibilités infinies, mais les disparités demeurent criantes parmi les laissés-pour-compte : les pauvres, les territoires ruraux et les femmes. Quand bien même les populations vulnérables ont accès au numérique, la cherté et l’inhabileté numérique constituent souvent des obstacles insurmontables à l’emploi de ces technologies. En milieu urbain, les internautes sont deux fois plus nombreux qu’en zones rurales. En Asie du Sud, la probabilité qu’une femme ait accès à l’internet mobile est 51 % moins élevée par rapport à un homme. Dans le monde, les plus défavorisés sont les plus pénalisés. En Afrique, moins de 10 % des plus démunis disposent d’un accès internet.
Pour en savoir plus sur le potentiel du numérique au service de l’inclusion financière, retrouvez-nous en ligne le 20 avril sur le site internet de la Banque mondiale live.