La première promotion de Siablé Lab, un atelier de danse pratique uniquement réservé aux femmes, sera célébrée du 12 au 16 avril 2022. Ce sera à l’occasion de la 3e édition de la Fabrique Culturelle, a fait savoir Aminata Traoré, la fondatrice.
Aminata Traoré (fondatrice Siablé Lab) : « Les filles sont moins présentes dans la danse »
Après trois ans d’éditions de Siablé Lab, atelier pratique 100 % féminin, la première promotion sera célébrée du 12 au 16 avril lors de la 3e édition à la Fabrique Culturelle avec au menu des ateliers, des conférences, des spectacles de restitution.
Cette promotion est constituée d’une vingtaine de danseuses qui ont toute débuté en 2020 à la salle Bitty Moro sous la houlette d’Aminata Traoré, la chorégraphe-fondatrice de Siablé Lab. « Les filles sont moins présentes dans la danse en Côte d’Ivoire. Ça peut s’expliquer à divers niveaux. D’abord par la force de la nature, c’est-à-dire qu’en général, la femme n’est pas destinée à ce genre d’activité dans nos sociétés africaines. Ensuite, il se trouve que le métier de la danse ne paye pas tout de suite, il est rentable à long et nécessite beaucoup d’investissements au départ. Après, il y a aussi et surtout le manque de formation qui empêche les filles de s’exprimer malgré qu’elles aient des bonnes idées », a expliqué Aminata Traoré.
C’est donc pour inverser cette tendance, donner la confiance aux filles que la fondatrice de Siablé Lab a lancé les ateliers du Siablé Lab il y a deux ans. La seconde année, Aminata Traoré a choisi la chorégraphe Jenny Mezile pour animer l’atelier. Cette année, le choix de la chorégraphe de Mi Ti Libre s’est porté sur Aïcha Kaboré, sa consœur burkinabè.
« Je travaille beaucoup plus sur les improvisations, les mouvements de déplacement, mouvements au sol. C’est ce contenu que je vais partager avec les apprenantes de Siablé Lab. Je m’attends à ce qu’elles soient concentrées à l’écoute, motivées, qu’elles aient surtout confiance en elles pour qu’à la fin, elles repartent avec quelques outils dans leurs sacs à connaissance des techniques chorégraphiques . Et moi aussi, j’espère apprendre d’elles. C’est un échange », a déclaré la chorégraphe de « Les larmes de la veuve ».
Aïcha Kaboré est une danseuse qui monte au pays des Hommes intègres par la qualité de son travail, notamment dans « Les larmes de la veuve », pièce qui a fait sa notoriété. Aminata Traoré et Aicha Kaboré sont toutes les deux issues du projet Engagement Féminin de Ouagadougou porté par les chorégraphes Bienvenue Bazié et Auguste Ouédraogo. Siablé Lab s’inspire de Engagement Féminin qui a participé à l’émergence d’une génération de chorégraphes et de danseuses dans la sous-région. C’est le rêve d’Aminata Traoré de participer à l’émergence de danseuse ivoirienne, dans la même veine.