Les acteurs du secteur du commerce de TaÏ et la direction régionale du ministère en charge ont échangé, mercredi, lors d’une rencontre, sur la cherté de la vie.
Les dispositions pour freiner l’augmentation des prix dans le commerce des denrées alimentaires
Les acteurs du secteur du commerce du département de Taï ont pris part à une rencontre d’information et de sensibilisation initiée, mercredi 30 mars 2022, par la direction régionale du ministère du Commerce et de l’Industrie du Cavally, en vue de plancher sur la cherté de la vie qui rythme la vie des populations ivoiriennes et voir comment y remédier localement.
Plantant le décor de la rencontre, le directeur régional, Kikoun Touré, a égrené les principales causes de l’inflation conjoncturelle que connaît la Côte d’Ivoire actuellement. La pandémie de la Covid-19 au niveau international, la baisse de l’approvisionnement en produits importés des pays sahéliens au niveau sous régional, et la production relativement faible et irrégulière de denrées alimentaires en Côte d’Ivoire, en font partie sans être les seuls.
Pour y remédier efficacement, la série de mesures émanant du Conseil des ministres du mercredi 19 mars 2022 a fait l’objet d’ échanges. Au nombre des mesures immédiates, il y a le plafonnement sur un trimestre des prix des produits de grande consommation comme le riz, l’huile de palme raffinée, le sucre, le lait, la viande de bœuf, la tomate concentrée, les pâtes alimentaires (…)
Autre mesure en cours qui devait s’exécuter à court terme, la prise en compte de nouveaux produits dans la grille de ceux faisant l’objet d’une réglementation de l’Etat. Les consultations vont, par exemple, viser les matériaux de construction, les intrants agricoles et produits phytosanitaires, la farine boulangère, les tarifs des consultations et hospitalisations et même des poches de sang (…) En vue d’éviter les pénuries, certains produits vivriers tels l’igname, la banane plantain, le riz local, le manioc et ses dérivés sont par ailleurs désormais interdits à l’exportation.
Pour couronner le tout, la période allant du 11 avril au 11 juillet 2022 sera consacrée à une campagne pour vérifier la fiabilité des instruments de mesure, l’affichage et le respect des prix tels qu’indiqués dans les mesures immédiates, a expliqué le directeur régional.
De même, M. Touré a révélé d’autres mesures gouvernementales à moyen terme. Il s’agira, dans une approche interministérielle, de moderniser la production agricole et halieutique pour réduire la dépendance des importations et les pénuries hors saison et de la construction de trois marchés de gros à Abidjan, Abengourou et Daloa, de 12 marchés relais et de 50 marchés de proximité avec pour objectif de faciliter l’accès aux produits et la maîtrise des surcoûts de livraison qui contribuent à faire flamber les prix dans les zones reculées
Au-delà de l’action gouvernementale, le préfet du département a encouragé les consommateurs à consommer intelligent et à ne pas hésiter à saisir les mécanismes de recours quand ils constatent des anomalies ou infractions.
Promettant de sensibiliser ses collègues commerçants au strict respect des mesures gouvernementales, le président départemental de la Fédération nationale des acteurs du commerce en Côte d’Ivoire (FENACCI), Médard Kpan, a néanmoins souhaité une révision à la hausse des marges bénéficiaires du détaillant prévues dans le guide des prix maxima fixés par la direction régionale du Cavally, et des grossistes de Guiglo aux détaillants de Taï, marges qu’il juge insuffisantes pour couvrir ne serait-ce que les frais de transport des marchandises concernées.
Les contrevenants aux mesures édictées s’exposent à des sanctions allant d’une amende de 100.000 FCFA à un million de FCFA, à la fermeture définitive de magasin selon la gravité de l’infraction commise, rappelle-t-on.