Apprendre à concocter le Surimi, recette de base du kamaboko (« poisson haché » en japonais), créé vers le XIVe siècle, est désormais possible en Côte d’Ivoire. Un centre de formation aux techniques de sa fabrication, a été ouvert dans le pays.
Tout ce qu’il faut savoir sur le surimi, de sa fabrication à ses ingrédients
Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré a procédé mardi 22 mars 2022 à l’inauguration du centre de formation aux techniques de fabrication du Surimi, un produit à base de chair de poisson obtenu par une technique traditionnelle japonaise de transformation de poisson.
Ce centre bâti sur une superficie de 616 m2 permettra d’accueillir plus de 40 stagiaires par session d’une semaine notamment les femmes qui s’occupent de l’alimentation et de la nutrition en Côte d’Ivoire, les jeunes filles en milieu défavorisés, déscolarisées et sans-emplois. A ce jour 200 femmes ont été déjà formées à cette technique de préparation du Surimi en vue de leur insertion dans le tissu économique.
D’un coût de 500 millions Fcfa, ce projet a été mis en œuvre à travers la collaboration entre l’Institut internationale de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) dont le siège est basé à Washington et l’Organisation à but non lucratif japonais (ONP) «Umi no Kuni».
Saluant la réalisation le Japon pour ce projet, le ministre Sidi Touré a précisé que ce centre va concourir largement à renforcer les possibilités et les capacités des femmes, des centres de protection de la petite enfance, des cantines scolaires, des hôpitaux et centres de santé pour proposer des produits de qualité à base de poisson transformé. «Le centre attend tous les acteurs du monde éducatif, de la santé et des services sociaux pour leur offrir une formation de qualité pour répondre aux défis liés à la précarité des revenus des femmes et la malnutrition », a relevé le ministre.
Pour la pérennisation de l’infrastructure et du projet, le ministre a sollicité l’appui constant du Japon et d’autres partenaires au développement. L’Ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, Ikkataï Katsuya a souligné que la réalisation de ce centre qui s’inscrit dans le cadre du projet « de formation des femmes à la technique traditionnelle japonaise de transformation de poisson pour reconstruire les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs », financé par son pays.
«Ce centre favorise l’enracinement et l’expansion de la culture japonaise du Surimi au bénéfice du maximum possible de femmes et leurs familles issues des communautés de pêcheurs en Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué espérant qu’il contribuera à approfondir davantage l’amitié entre le Japon et la Côte d’Ivoire.
C’est quoi le Surimi
Le surimi est en fait la recette de base du kamaboko (« poisson haché » en japonais), créé vers le XIVe siècle. Ce pain de poisson est obtenu après plusieurs rinçages de la chair, avant d’être mélangée avec du sel et du sucre. Après cuisson vapeur, le pain peut être conservé au frais et découpé selon les besoins. « On a inventé le fromage pour conserver le lait, eux c’était le kamaboko pour le poisson. » Au Japon, le kamaboko est proposé sous plusieurs formes (même en panda) et est aromatisé à diverses saveurs (fraise, parmi les plus étranges).
Le surimi, très bon pour la santé
Le produit est reconnu par les nutritionnistes. La composition est simple -de la chair de poisson, de la farine-, riche en protéines, peu salée et peu sucrée. C’est une des raisons qui ont fait le succès du surimi dans le cadre de régimes, pour son apport de protéines. Pour les enfants, cela leur permet de manger du poisson de façon ludique. Bien sûr, ce n’est pas un apport nutritionnel parfait, mais c’est nettement plus équilibré que des biscuits apéritifs ou des barres chocolatées!
Certes, les protéines sont là (entre 8 et 12g selon les marques). Mais moins que sur un filet de poisson (16,9g dans 100g de colin). En revanche, il est vrai que les teneurs en sodium ou de sucre (ou saccharose) sont faibles. Du moins si vous ne trempez pas votre bâtonnet dans du ketchup ou une autre sauce sucrée-salée!