Avoir de l’eau potable à Zonneu, chef-lieu de sous-préfecture, à quelques 21 kilomètres de Danané, est devenu un vrai parcours de combattant. Si l’eau est une source de vie, sous d’autres cieux, c’est un beau luxe que de s’en procurer à Zonneu.
Hydraulique villageoise: La pénurie d’eau à Zonneu est un vrai désastre pour les populations
Depuis un mois, l’eau, cette denrée naturelle, passe pour une véritable source d’ennuis à Zonneu où elle a disparu des pompes à motricité humaine. « La pénurie d’eau dans la sous-préfecture de Zonneu est récurrente en la même période de l’année. À Zonneu précisément, nous avons 7 pompes villageoises qui sont toutes hors d’usage. Quelques fois, nous avons recours à des bénévoles qui peinent à nous donner de l’eau pendant deux jours. Les spécialistes sont introuvables. Sinon ils nous demandent des montants faramineux qui ne sont pas à portée de nos bourses. Pour survivre, nous allons chercher les matins comme les soirs de l’eau dans des bidons au Cavally. Il arrive que des gens tombent dans le fleuve. Mais grâce à Dieu, nous n’avons pas encore enregistré de pertes en vie humaine», raconte Gondo Serges Narcisse, président des jeunes de Zonneu.
OUEHI André, chef du village, depeint un tableau encore plus obscur de la situation : « Il y a beaucoup de souffrance à s’offrir la goutte ces temps-ci dans mon village. Le bidon de 25 litres coûte à chacun 250 F. Souvent même 500F payés aux jeunes conduisant des taxis-motos. Pour un ménage de 10 personnes qui ont besoin de se laver, il leur faut au moins 5 bidons. Tous les matins, nos femmes vont au fleuve, distant de près de 3 kilomètres juste pour faire la lessive. Trouver l’eau à boire est pénible. La seule pompe du dispensaire ne peut servir tout le monde.» Pour le premier responsable du village, le risque d’une épidémie n’est pas loin. « Mon peuple est très exposé. Ancien auxiliaire de pharmacie, j’ai peur pour les conséquences de la situation actuelle», soupçonne-t-il.
Une solution urgente s’impose
A l’occasion d’une conférence de presse, le ministre ivoirien de l’Hydraulique, Laurent Tchagba, avait pourtant annoncé le 27 Mai 2019 le lancement éclaté du projet de réhabilitation de 21 000 pompes à motricité humaine sur l’étendue du territoire, afin de garantir la fourniture d’eau potable à 11 millions de personnes en milieu rural. Selon le ministre, cette réhabilitation s’étendrait sur trois ans pour un coût de 15 milliards de FCFA. Malheureusement, le projet s’est arrêté aux portes de la sous-préfecture de Zonneu. Car 3 ans après, la crise liée à l’eau potable bat toujours son plein. Vivement que le ministère de l’Hydraulique, les structures intervenant dans ce domaine et les bonnes volontés sortent de leur torpeur pour enfin donner du sourire aux populations de Zonneu pour qui la goutte d’eau potable a le prix de l’or.
Une correspondance de Sony WAGONDA