Didier Drogba – En Côte d’Ivoire, la FIFA et la CAF se fourvoient dans le règlement de la crise à la FIF, mise sous tutelle en décembre 2020 et gérée par un « Comité de normalisation » pour tenter de régler cette crise.
Le cas Didier Drogba, un os qui asphyxie le Comité de normalisation
A Abidjan, le bras de fer se durcit entre la Fédération ivoirienne de football et le tandem CAF-FIFA. Mariam Dao Gabala, la présidente du comité de normalisation, est elle-même soupçonnée de faire le jeu de Drogba, souligne nos confrères de Jeune Afrique.
Dans un courrier, la présidente du comité de normalisation de la FIF, Mariam Dao Gabala, a annoncé mercredi « la suspension du processus électoral ».
Cette décision fait suite à un courrier de la Fifa qui a rejeté le système de parrainage des candidats par les clubs ivoiriens, susceptible, selon elle, de bloquer certaines candidatures.
Cette question des parrainages est au cœur d’un imbroglio depuis août 2020 et le rejet de la candidature de Didier Drogba, faute de soutiens suffisants au sein des clubs ivoiriens.
La FIFA impose un nouveau report de l’élection à la présidence de la FIF, à laquelle Didier Drogba est candidat, initialement prévue le 23 mars, mais reportée sur demande de la Fifa qui n’a pas validé le processus électoral proposé.
Drogba et ses proches sont convaincus que le système de parrainage mis en place est fait pour empêcher l’ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire, de se porter candidat, révèle Jeune Afrique.
Selon le média panafricain, le système actuel de parrainage ne convient ni à la Fifa ni à la CAF, lesquelles ne se sont pas privées de le faire savoir à la FIF dans un courrier envoyé le 4 mars et signé de Fatma Samoura, secrétaire générale de la Fifa, et de Véron Mosengo-Omba, son homologue à la CAF.
« Tel que rédigé, l’article 47 alinéa 3 des nouveaux statuts non seulement maintient un système de parrainage que la CAF et la Fifa souhaitaient à l’origine exclure, mais il prévoit [aussi] un parrainage avec catégorisation », regrettent-elles.
Cette disposition, ajoutent-elles, pourrait « facilement octroyer un pouvoir de blocage excessif aux membres a »liés évoluant en Ligue 1 », lesquels pourraient « s’entendre pour empêcher un candidat […] d’accéder à la présidence de la FIF ».
Aujourd’hui, la Fifa suggère que les clubs ivoiriens se réunissent de nouveau en assemblée générale, mais ceux-ci refusent. « Nous avons travaillé pendant plusieurs heures sur ces textes qui ont été endossés par le comité de normalisation, rétorque un soutien d’Idriss Diallo, qui fut d’ailleurs proche de Drogba autrefois. Et le comité n’avait rien trouvé à y redire. »
En attendant, à Abidjan, le bras de fer se durcit. La CAF et la Fifa sont accusées d’ingérence et de partialité. Mariam Dao Gabala, la présidente du comité de normalisation, est elle-même soupçonnée de faire le jeu de Drogba.
Les tensions suscitées par la candidature de ce dernier sont telles qu’elles débordent sur la sphère politique. Une personnalité haut placée de l’État ivoirien a même suggéré à l’ancien joueur de prendre du recul – autrement dit, de jeter l’éponge.
Pour l’instant, elle n’a pas été entendue. Pas plus que ceux qui réclament la dissolution du comité de normalisation, lequel a été incapable de proposer une solution consensuelle. Et les 25 et 29 mars, lorsque les Éléphants affronteront la France puis l’Angleterre en match amical, ce sera une nouvelle fois en l’absence du président de la FIF.