Le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, par ailleurs porte-parole du gouvernement ivoirien, serait-il en mission de sabotage des efforts du président de la République, Alassane Ouattara, dans le cadre de la résorption du chômage en Côte d’Ivoire? Décryptage!
Gouvernement Achi: Pourquoi Ouattara doit limoger Amadou Coulibaly
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Denis Kah Zion alertait Alassane Ouattara sur les risques de diparution de la presse imprimée en Côte d’Ivoire, sous les coups de butoir des difficultés. Le Journaliste et Fondateur du journal Le Nouveau Réveil faisait savoir qu’aujourd’hui, plus rien ne va au niveau de la presse écrite en Côte d’Ivoire. La chute libre des ventes et des chiffres d’affaires, qui frappe tous les journaux, toutes lignes éditoriales confondues, est plus qu’alarmante. Dans la globalité, en 10 ans, soit de 2011 à 2021, le chiffre d’affaires des entreprises de presse est passé de 6 milliards de FCFA, à moins de 2 milliards de FCFA.
Edipresse, le distributeur exclusif des journaux, ne couvre plus 40 % du territoire national. Et 60 % de la zone couverte reçoit les journaux à partir de 15 heures ou le lendemain. Toutes choses qui, selon Denis Kah Zion, augmentent le taux d’invendus à 80% en moyenne; et ce, dans un contexte où, depuis bientôt sept (7) mois, Edipresse SARL (aux capitaux publics à 65% détenus par Fraternité Matin et 35% à SNEDAI du tout puissant PDG Adama BICTOGO, par ailleurs Directeur Exécutif du RHDP), ne reverse pas les recettes aux entreprises de presse après distribution et ventes.
« Comme si cela ne suffisait pas, la subvention que l’Etat accordait aux entreprises de presse à travers l’aide à l’impression qui couvrait les dépenses d’au moins trois (3) mois d’impression, en contrepartie de l’application de la Convention collective, est suspendue depuis 2017, sans explication. Pourtant, l’Etat par le biais de l’Autorité Nationale de la Presse (ANP), continue la régulation économique des entreprises de presse, en insistant sur l’application de la Convention Collective, la régularité fiscale, la déclaration à la CNPS. Et enfin la récente augmentation du coût de l’impression des journaux (passant de 60 à 80 FCFA par exemplaire de journal imprimé) de 12 pages, n’a fait qu’accélérer cette descente aux enfers de la presse imprimée », a dépeint le tout premier Président du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI ) de 2005 à 2011.
« Amadou Coulibaly essaie de mettre les patrons de presse face à leurs responsabilités »
Kah Zion a alors exhorté le président Ouattara à se pencher ‘’personnellement sur cet épineux problème de la disparition programmée de la presse imprimée ivoirienne’’. En réponse à cette interpellation, le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly qui est de surcroit le ministre de tutelle, s’est montré peu compatissant. Le porte-parole du gouvernement a invité, du haut de la tribune au sortir du conseil des Ministres du mercredi 23 février 2022, les entreprises de presse à avoir le « courage de se séparer » d’une partie de leur personnel si elles n’ont pas de solution aux difficultés financières qui secouent leur secteur.
« Je pense que quand on est patron, il faut avoir le courage de réduire son personnel si les charges deviennent insupportables », a-t-il déclaré au grand dam des patrons de presse et de la grande famille des journalistes et professionnels de la Communication qui constituent le gros du personnel des journaux. Comment un ministre de la République peut-il prôner le licenciement de ses propres concitoyens dans un contexte où le président de la République est lui-même déterminé à créer les conditions pour résorber le taux de chômage dans le pays et ainsi créer de l’emploi pour les jeunes? Le gouvernement ivoirien ayant pour ambition de créer au moins 3 415 000 emplois à l’horizon 2025 pour les jeunes en Côte d’Ivoire, comme l’a rappelé, le 19 février 2022 à Grand-Bassam, la Directrice de cabinet du Ministre de la Promotion de la Jeunesse.
Recommander le licenciement de pères et mères de familles qui ont fait le choix de travailler à la recherche, au traitement, à la production et à la diffusion de l’information au grand public, est-ce la réaction que devrait avoir un ministre de tutelle? Même si, pour certains, Amadou Coulibaly essaie de mettre les patrons de presse face à leurs responsabilités, il n’en demeure pas moins que pour d’autres acteurs, encore plus remontés, le Ministre de la Communication doit démissionner car incapable de trouver des solutions idoines à un secteur aussi important de son département ministériel. A défaut, il ne devrait pas être reconduit dans le prochain gouvernement envisagé, les jours à venir, par le chef de l’Etat.
Côte d’Ivoire : Distinction du ministre de la communication
Le ministre ivoirien de la Communication et de l’Economie numérique, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a été distingué « Prix africain du Mérite et de l’Excellence » pour sa qualité managériale et le travail de terrain qu’il réalise en Côte d’Ivoire, rapporte un communiqué du service de communication du ministère.
Qui est le ministre Ally Coulibaly ? biographie
Ministre de l’Intégration africaine de 2012 à 2020 dans le gouvernement Kouadio-Ahoussou, reconduit dans le gouvernement Kablan Duncan IV, puis reconduit dans le gouvernement Gon Coulibaly I et II. Le 20 mars 2020, il est nommé ministre des Affaires étrangères par intérim et prend ses fonctions le 24 mars.
Qui est Sangafowa Coulibaly ?
Mamadou Sangafowa Coulibaly est un homme politique ivoirien, né le 10 décembre 1964 à Korhogo.