Dans une interview accordée au site Mondafrique, Charles Millon, ancien ministre français sous Jacques Chirac, a vivement contredit Alassane Ouattara sur la légitimité de la junte au Mali.
Charles Millon : « Qu’il nettoie devant sa porte avant de donner des conseils aux autres »
La situation que traverse le Mali depuis le 24 mai 2021, à la suite d’un coup d’État militaire, préoccupe la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Au lendemain du putsch qui a emporté le président Bah N’daw, l’organisation sous-régionale a adopté des sanctions contre le Mali.
En effet, la CEDEAO a annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali, la suspension des transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali, le gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la CEDEAO, le gel des avoirs de l’État malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la CEDEAO. Ces sanctions ont été rejetées par Assimi Goïta, le nouveau dirigeant malien.
Alassane Ouattara, le président de la République s’est récemment prononcé sur la situation au Mali. « Je demande à mes frères maliens de rentrer dans les rangs. Il faut appliquer les règles de la CEDEAO », a recommandé le chef d’État ivoirien. Charles Millon a réagi aux propos de Ouattara.
« Il faudrait rappeler à monsieur Ouattara qui remet en cause la légitimité de la junte militaire à Bamako qu’il bénéficie d’un troisième mandat illégitime et non constitutionnel. Qu’il nettoie devant sa porte avant de donner des conseils aux autres », a confié l’ancien ministre de Jacques Chirac à Mondafrique.
Rappelons que la question du 3e mandat du patron du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) continue de soulever une vive polémique en Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara, lui, continue de marteler qu’il s’agit bien au contraire de son premier mandat de la 3e République.