A la faveur de la Journée internationale de la langue maternelle célébrée ce lundi 21 février 2022, Ouattara Dramane dit OD a salué la diversité culturelle existante en Côte d’Ivoire.
Ouattara Dramane (OD) : « Nous devons être fiers de notre diversité culturelle en Côte d’Ivoire »
Validée en 2000 par l’Organisation des Nations Unies, la Journée internationale de la langue maternelle est célébrée tous les 21 février de l’année, et vise à promouvoir le multilinguisme et l’inclusion dans l’éducation et la société. Pour l’homme politique et mécène ivoirien, Ouattara Dramane dit OD, cette journée rappelle que ‘’nous devons être fiers de notre diversité culturelle en Côte d’Ivoire où nous comptons plus de 60 ethnies’’ car ‘’cette diversité constitue une force et une grande richesse pour nous’’.
S’appuyant sur des estimations de l’UNESCO, selon lesquelles 40% des habitants de la planète n’ont pas accès à un enseignement dans une langue qu’ils parlent ou qu’ils comprennent, OD s’inquiète qu’en Côte d’Ivoire, de plus en plus de personnes et surtout de jeunes ne parlent ni ne comprennent leurs langues maternelles. « Ce constat est amer mais peut être corrigé en travaillant sur les cellules familiales, tout en menant la réflexion d’une réforme de notre système éducatif qui prendrait en compte nos langues maternelles dans l’enseignement afin de pérenniser notre riche culture et nos diversités », préconise Ouattara Dramane.
Pour le Professeur Théodore KOUABENA KOSSONOU, Titulaire en Sciences du Langage (Linguistique ) et Responsable du parcours Alphabétisation à l’Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan-Cocody, il n’y a pas de développement sans idées. Ces dernières constituent les véritables outils de développement. Elles sont transmises oralement ou par écrit par l’entremise de la langue. « La Côte d’Ivoire, par exemple, regorge une soixantaine de langues. Cette richesse inestimable du point de vue linguistique doit pouvoir amorcer le développement du pays à tous les niveaux : économique, culturel et humain. Tout développement part, d’abord, de la connaissance d’une meilleure maîtrise de ce qu’on a. Partant, une parfaite connaissance de nos langues maternelles peut générer plus d’une idée pertinente à la construction du pays », pense l’universitaire.
Selon des spécialistes ivoiriens au développement, le programme élargi de vaccination (PEV) avait piétiné parce qu’en Côte d’Ivoire (pays dont la population rurale est à 90% analphabète), l’on n’avait pas utilisé nos langues pour les mettre au service du programme sanitaire. « C’est le cas aujourd’hui de la vaccination contre la pandémie du COVID-19 », dit-il. A en croire le Professeur KOUABENA KOSSONOU, l’insertion de la langue maternelle dans ce programme pourrait amorcer le développement. Le désintérêt de celle-ci fait que la Côte d’Ivoire pourrait connaître un retard en la matière sur d’autres pays africains qui utilisent les langues maternelles dans leur programme élargi de vaccination et de lutte contre la pandémie.
« Nous devons donc considérer les langues maternelles comme levier indispensable pour l’amorce d’un développement véritable en Côte d’Ivoire, en particulier et en Afrique en général. En outre, le discours sur le développement en Afrique doit pouvoir être conçu, élaboré et prononcé dans les langues maternelles pour qu’il soit compris et mieux être appliqué par la population (90% analphabètes en zone rurale) », suggère-t-il.